· Cité du Vatican ·

Sa Paix est notre devoir

 Sa Paix  est  notre devoir  FRA-014
04 avril 2024

«Paix à vous!». Ce sont les premiers mots que Jésus Ressuscité adresse aux apôtres, qui se sont réfugiés dans le Cénacle. La paix. Aujourd'hui plus que jamais ce mot fait vibrer, émeut, secoue au plus profond. Prononcer le mot paix aujourd'hui, c'est comme découvrir et indiquer aux autres la présence d'une goutte d'eau dans le désert, dans le désert d'un monde, fermé dans la peur et dans la méfiance, qui continue d'être lacéré par les tempêtes de sable et de rage, ce vent de la guerre qui, depuis Caïn jusqu'à nos jours, habite et agite le cœur de l'homme.

Le manque de paix n'est pas seulement présent dans les cartes du monde des militaires mais tout d'abord dans nos cœurs. Et il n'existe pas un endroit sur les cartes du monde qui n’échappe à ce manque, il n'existe pas un endroit «sûr». Peu importe où se trouve l'homme, il cohabite avec cette source de violence qui jaillit «de l'intérieur».

Le champ de bataille où s'affrontent le Bien et le Mal est le cœur de l'homme, comme l'écrivait Fiodor Dostoïevski, et François, avec une confiance tenace, ne se lasse pas de nous rappeler que la conversion du cœur est possible et que c'est la clé pour atteindre l'horizon de la paix. Comme le pressentait avec force le jésuite Silvano Fausti dans ses méditations sur l'Evangile de Matthieu, lorsqu'il souligne que Jésus n'a pas été trahi par ses ennemis mais par ses amis et que Judas n'avait pas de texte à suivre, ce n'est pas que «c'était à lui de “trahir” […] C'est écrit parce que c'est nous qui le faisons, non parce que Dieu nous a prédestinés; il est écrit que depuis Caïn nous tuons nos frères, nous vivons de violence. L'écriture est une chronique, comme notre histoire. [...] Alors le Fils de l'homme nous rend notre humanité qui n'est pas violente, dans laquelle s'arrête toute la violence, toute la violence de notre humanité est déchargée sur sa croix. Voilà ce qui est écrit. Judas ne commet donc pas un péché étrange, il commet le péché que nous commettons tous: c'est le péché du monde, auquel nous participons tous, il porte sur lui notre violence, et elle est si grave qu'il vaut mieux ne pas être né que de la commettre. C'est-à-dire que cette violence est la destruction de l'homme, c'est l'enfer et Jésus vient précisément nous sauver de cela».

A cette proposition inédite de Jésus qui descend dans notre enfer pour nous apporter son paradis, l'homme est appelé à répondre, dans sa liberté, sans textes préétablis auxquels obéir. Pour cela, il doit croire que le mal peut être éradiqué de son cœur, croire en cette goutte d'eau qui jaillit étonnamment dans le désert et le sauve, apportant une vie nouvelle, fraîche, qui jaillit et qui chante parce qu'il n'a plus peur de la mort.

Ce chant pascal est le devoir -joyeux, le joug léger, le destin lumineux du chrétien. (andrea monda)

Andrea Monda