Heureux sommes-nous quand nous donnons sa chance à la rencontre

L’Evangile décrit les deux premiers dimanches de l’Eglise: les apôtres sont enfermés, repliés sur eux-mêmes, dominés par la peur du monde qui les entoure. Et le Ressuscité force les portes closes, les rejoint dans leur enfermement. C’est une bonne nouvelle que le Christ puisse nous rejoindre quand l’espérance est en panne, que nous n’avons que regret et tristesse au cœur. «Il leur dit, la paix soit avec vous!», montrant ses mains et son côté. Alors qu’ils ont fui, trahi, renié, ces plaies scellent leur réconciliation, signe qu’en Dieu le désir d’alliance est plus fort que notre violence, nos trahisons, nos reniements. C’est le témoignage que Jésus leur a laissé à la dernière cène, corps livré, sang versé pour une nouvelle alliance indéfectible, ce dont chaque dimanche nous faisons mémoire dans l’Eucharistie où Jésus vient au milieu de nous. Venons-nous à la Messe par conformisme, habitude, ou rassemblés pour un rendez-vous avec Celui qui nous réconcilie? Le passage des Actes des apôtres est encadré par deux descriptions de la réalité du partage au sein de la communauté: la réalité de la communion est un signe essentiel de la présence du Ressuscité. Puis il y a Thomas, qui n’était pas là, et dont Jean pense utile de préciser que le surnom signifie jumeau. Un jumeau sait ce que c’est qu’être pris pour un autre, il lui faut donc des preuves. La foi ne va pas de soi. Elle demande un chemin qui passe par le réel de l’existence. Le dimanche suivant, il est donc au rendez-vous. Le texte ne dit pas s’il a ou non porté son doigt dans les plaies, mais il suggère que la rencontre a pris le pas sur l’exigence d’un constat: «Mon Seigneur et mon Dieu!». La béatitude finale nous est alors adressée: heureux sommes-nous au cœur de nos doutes, de nos replis, de nos peurs, quand nous laissons s’ouvrir une brèche et donnons sa chance à la rencontre. Il est Vivant celui qui ne demande qu’à manifester sa présence au milieu de nous et à nous envoyer en ambassadeurs de sa paix.

Bruno Lachnitt
Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

J’ai reçu Jésus

Un dimanche, les apôtres ont vécu la Présence de Jésus;

ma foi se nourrit de la Parole et de celle des élus;

le Messie, en mes tumultes, m’offre Sa Paix, être Son porte-parole;

cette Paix vainc aussi mes craintes, mes doutes; le Christ m’offre Son épaule.

L’Esprit-Saint et moi

Après Pâques, comme les apôtres, j’ai acquis une foi adulte;

en homme je vis des manques, le Très-Haut m’appelle en mon tumulte,

à une intimité avec Lu; Il me traite en égal;

quand je crie à l’aide, en Ami, Dieu m’invite à Son bal.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 7 avril, iie Dimanche de Pâques

Première lecture: Ac 4, 32-35;

Psaume: 117

Deuxième lecture: 1 Jn 5, 1-6;

Evangile: Jn 20, 19-31.