· Cité du Vatican ·

Sur le chemin de la Croix

Comme Jésus entre l’indifférence et le mépris

 Comme Jésus  entre l’indifférence  et le mépris  FRA-009
29 février 2024

La route qui, à Jérusalem, monte du sanctuaire de la flagellation jusqu’au saint sépulcre est appelée la Via Dolorosa. C’est la route qu’a parcourue Jésus du lieu où il a été condamné à mort jusqu’au lieu où il a été crucifié, est mort, a été enterré et est ressuscité. Nous parcourons cette même route chaque vendredi de l’année, mais de façon particulièrement solennelle les vendredis de Carême. Nous le faisons dans l’indifférence des passants et des cris des vendeurs, en passant au milieu des patrouilles qui occupent les rues de la Vieille Ville et en effleurant qui cache peut-être, prêt à frapper, un couteau dans les plis de ses vêtements; entre le vacarme des hauts-parleurs et les crachats de qui croit rendre gloire à Dieu en méprisant ses semblables: précisément comme dans l’unique Vendredi Saint de l’histoire de l’humanité et de cette ville.

Certains pèlerins pieux s’irritent de cela, d’autres se plaignent qu’il est impossible de ressentir une quelconque dévotion. Pourtant, il s’agit de la Via Crucis la plus authentique et réaliste dont nous puissions faire l’expérience: suivre Jésus Christ non pas dans le silence aseptisé d’une église, mais au milieu du bruit de la vie quotidienne, non pas entourés de personnes dévotes, mais de personnes qui ont désormais égaré la notion du Dieu miséricordieux et fidèle. Pour moi, il n’y a pas de Via Crucis plus belle et authentique que celle-ci, qui m’apprend à suivre les pas du Christ dans la vie de tous les jours, au milieu des distractions et de la confusion, parmi l’indifférence et le mépris, parce qu’ainsi est la vie de chaque chrétien jeté dans ce monde comme témoin de la lumière qui brille dans les ténèbres et de l’amour qui l’emporte sur le mal.

Cette Via Crucis bruyante et désordonnée est la métaphore de la vie chrétienne et je voudrais véritablement réussir en chaque occasion et chaque jour à porter ma croix et suivre Jésus Christ sur la route qui monte jusqu’au Calvaire, et descend jusque dans l’abîme de la mort, pour voir s’ouvrir toutes grandes, mais seulement à la fin, les portes du Paradis. (francesco patton)

Francesco Patton