· Cité du Vatican ·

Que dire à ceux qui vivent le silence de Dieu et l’abandon des hommes?

 Que dire à ceux  qui vivent le silence de Dieu et l’abandon des hommes?  FRA-005
01 février 2024

Le texte de Job fait tant écho à la vie difficile de détenus que je visite aux nuits habitées de cauchemars, de sans travail, sans toit, sans papiers qui n’ont en partage que le néant, de malades qui comptent les nuits de souffrance et de nous-même peut être, usés par l’attente d’un horizon éclairci. Si notre espérance est éprouvée, la plainte de Job peut trouver écho en nous. «Il est bon de fêter notre Dieu, il est beau de chanter sa louange!». Ce psaume n’est-il pas décalé? D’autres psaumes portent le cri des pauvres, la plainte du malheureux sans recours. Comment chanter la louange de Dieu dans l’angoisse sans provocation? Que dire à ceux qui vivent le silence de Dieu et l’abandon des hommes? Les corinthiens auxquels écrit Paul ne sont pas des privilégiés. Il n’est qu’à relire l’adresse du premier chapitre pour s’en convaincre. La seule chose pertinente que Paul leur annonce, c’est l’Evangile. Il n’y a rien d’autre à annoncer à ceux qui sont au fond du trou, encore faut-il que cette annonce les rejoigne avec justesse. Marc dit dans cette page d’Evangile que Jésus «empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était». Une parole théologiquement juste peut ne pas être vraie si son énonciation n’est pas ajustée à ce qu’elle dit. Dire à qui est démuni de tout que Dieu l’aime sans joindre le geste à la parole, c’est mépriser le pauvre et insulter Dieu. A quel prix annoncer l’Evangile en vérité? Paul nous le dit: «Je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible. Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns». Si le psaume dit: «Il est bon de fêter notre Dieu, il est beau de chanter sa louange», c’est qu’«il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures», comme Jésus dans cette page d’Evangile. Nous sommes les témoins d’un Dieu qui nous rejoint au plus bas quand nous nous mettons au service de ceux qui sont éprouvés.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Etre apôtre, c’est évangéliser

Evangéliser, c’est faire naître, en ton âme, l’Espérance;

Elle prend racine et essor en l’Amour de Dieu pour toi;

Elle t’annonce ton existence, a du sens, malgré tes souffrances,

et ta mort sera une passerelle entre deux mondes; on y festoie !

T’aider à être debout

J’ai, pour toi, à l’image de Jésus Christ,
de la compassion,

porte un regard d’amitié et des gestes
de résurrection;

en ton âme, j’insuffle, grâce à Dieu,
l’espoir empli de courage,

redonne vie à une foi bien pâle, à ton envie d’être un Je.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 4 février, ve du Temps ordinaire

Première lecture: Jb 7, 1-4.6-7;

Psaume: 146

Deuxième lecture: 1 Co 9, 16-19.22-23;

Evangile: Mc 1, 29-39.

Bruno Lachnitt*