«Celui qui blesse une seule femme profane Dieu»: ce sont les paroles prononcées par le Pape François au cours de l’homélie de la Messe pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier.
J’ai pensé à ces paroles en lisant un récent rapport des Nations unies: depuis le 7 octobre, chaque heure, deux femmes sont tuées à Gaza et 70% des morts sont des femmes et des enfants.
Samedi (20 janvier), une femme enceinte a été gravement blessée au cours d’un bombardement; les médecins ont réussi à faire naître le bébé, une petite fille, alors que la mère mourait. J’ai pensé aux paroles du Pape: «...profane Dieu, né de la femme». La Très Sainte Vierge Marie a été placée entre la terre et le ciel: elle a écouté et a accueilli la volonté de Dieu, elle en a accepté les conséquences, elle a été une mère attentive, discrète et souffrante. Quel exemple et quel modèle pour toutes les femmes, croyantes et non-croyantes, mères et consacrées!
Souvent, le Saint-Père nous rappelle au respect du rôle de la femme tant dans l’Eglise que dans la société civile. Je suis convaincu que les femmes, avec leur force intérieure et leur dé-vouement au prochain, sont indispensables pour édifier la paix dans le monde. Je vois dans les femmes la détermination de qui ne connaît pas l’égoïsme, de qui soigne chaque aspect de la vie commune, de qui, avec sagesse, choisit le bien pour s’améliorer elle-même et son prochain. Nous devons nous laisser guider par le cœur des mères et par les femmes qui regardent l’humanité avec des regards attentifs et silencieux, qui offrent leur souffrance pour le bien des autres, qui perçoivent les besoins et les devancent avec un dévouement total. Par la grâce de Dieu, j’ai eu ma mère comme exemple de femme de foi, qui, dans le silence et le sacrifice, a consacré sa vie à ses enfants, sa famille et aux pauvres.
Les femmes sont capables d’être des tisseuses de paix, elles ne se résignent pas au mal, elles cherchent à soigner et à protéger, elles savent gérer les ressources et les relations, ne font pas manquer l’amour vrai, celui qui ne meurt pas par faute d’indifférence ou d’oubli. Cet amour que le Seigneur ne fera pas manquer à cette petite fille de Gaza, née déjà orpheline, mais avec la force puisée dans le sein de sa mère, qui l’avait accueillie et aimée avant de la voir et de pouvoir la prendre dans ses bras. N’oublions pas ces victimes innocentes, les morts et ceux qui ont survécu, n’oublions pas l’amour des mères et la force des femmes. Respectons, protégeons et défendons la dignité des femmes pour rendre cette humanité meilleure et pour vaincre la haine et la violence.
*Vicaire de la Custodie de Terre Sainte
Ibrahim Faltas*