· Cité du Vatican ·

Il n’y a pas de temps à perdre

 Il n’y a pas de temps à perdre  FRA-003
18 janvier 2024

Les lectures du livre de Jonas et de l’Evangile de Marc frappent par le mot «aussitôt» commun aux deux: «Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu», «aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent». Paul explique l’urgence: «le temps est limité». Il n’y a pas de temps à perdre. Au moment où Paul écrit aux Corinthiens, vers l’an 56, le retour du Christ était perçu comme proche par l’Eglise primitive. La conversion subite et radicale des deux autres textes peut aussi nous sembler loin de nous. Tout laisser pour suivre le Christ serait le propre des religieux. Si l’enthousiasme des néophytes peut nous bousculer, peu d’entre nous ont le souvenir d’une telle conversion. C’est là que Paul nous interroge: qui n’a pas tout quitté est invité à vivre «comme si» il avait tout laissé pour suivre le Christ. Le début de la lecture nous choque: «Que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme». Si nous l’entendons comme du même ordre que les choses matérielles, c’est juste irrecevable. Mais la liturgie invite à l’entendre éclairé par l’Evangile: «Laissant là leurs filets, ils le suivirent». Paul ne dit pas qu’ils fassent comme si, mais bien qu’ils soient comme si. Quand ceux qui ont une épouse font comme s’ils n’en avaient pas, c’est d’ailleurs la source de grands désordres. Il s’agit de suivre le Christ dans la situation où nous sommes, de la vivre pleinement, mais aussi légers et désencombrés que si nous avions tout quitté pour Le suivre. Il est aussi difficile de suivre le Christ en vivant «comme si» nous avions tout quitté, que de tout quitter effectivement. N’imaginons pas que l’Eglise serait partagée entre des chrétiens appelés à tout quitter pour suivre le Christ et d’autres qui resteraient là à les regarder partir avec admiration. Tous nous avons reçu cet appel et il y a de la joie et du bonheur à être appelé: c’est une parole qui structure notre vie, l’oriente, y met du sens, mais seulement si nous la prenons au sérieux.

* Aumônier national catholique des prisons de Franc et d’Outre-Mer

Mon Fiat et ma nouvelle vie

Dès mon Fiat, j’ai suivi Jésus, ai, enfin, vaincu mes peurs;

j’ose prendre, dans ma vie une route nouvelle, à la suite de La Sienne;

je te propose, déjà, le Royaume, en des heures parisiennes,

et t’entraîne à répondre à l’Appel des Cieux, en serviteur.

L’Eglise et les pêcheurs d’hommes

Jésus Christ m’a invité à changer, à me convertir;

j’entraîne à ma suite des frères en une nouvelle vie à bâtir;

je prépare avec d’autres apôtres, en Eglise, pour demain,

la venue du Règne de Dieu, un monde d’amour, plus humain.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 21 janvier, iiie du Temps ordinaire

Première lecture: Jon 3, 1-5. 10;

Psaume: 24

Deuxième lecture: 1 Co 7, 29-31;

Evangile: Mc 1, 14-20.

Bruno Lachnitt*