L’épître aux Corinthiens invite à rendre gloire à Dieu dans notre corps. Le rapport au corps prend aujourd’hui des formes singulières: revendication d’en user comme d’un objet dont on serait propriétaire, sexualité réduite à la consommation de l’autre, culte d’une éternelle jeunesse. On est loin du texte de Paul. Ce qui nourrit la relation contribue à notre humanité, mais un rapport au corps qui blesse la relation, le méprise comme lieu de relation, défigure notre humanité et blesse l’image de Dieu en nous. Dans cette page d’Evangile, posant son regard sur Jésus qui allait et venait, Jean-Baptiste s’adresse à ses disciples. Il met en relation ceux auxquels il parle, avec Celui qu’il regarde, et eux, l’entendant, suivent Celui qu’il leur désigne. Lui, se retourne, voit qu’ils le suivent et s’enquiert de ce qu’ils cherchent. «Où demeures-tu?» Juste une invitation: «Venez, et vous verrez». Ils voient où il demeurait et André, trouvant son frère Simon, lui dit: «Nous avons trouvé le Messie». C’est d’abord notre corps que nous habitons. L’ajustement du rapport à l’autre a à voir avec la façon d’habiter son propre corps. Nous sommes invités à l’habiter comme déjà habité par Celui qui en nous, atteste que nous sommes enfants de Dieu (cf. Rm 8, 16). Quand tout l’être est ordonné à la relation au Père qui nous fait frères, nous pouvons vivre dans la liberté des enfants de Dieu. Jésus habitait son corps comme le temple de l’Esprit et l’a donné en nourriture pour que nous devenions ensemble son Corps. Quand l’amour est don de soi jusqu’à l’extrême, le don instaure la relation qui fait Corps. Le psaume qui répond à la première lecture dit: «Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles». L’auteur de l’épître aux Hébreux cite une traduction un peu différente: «En entrant dans le monde, le Christ dit: Tu ne voulais ni sacrifice, ni offrande, tu m’as façonné un corps» (He 10, 5). L’homme est une chair habitée par la Parole: «Parle, Seigneur, ton serviteur écoute!».
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Le Christ, ma femme et moi
L’Appel de Dieu à suivre le Messie, m’a été proclamé
par ma femme; elle m’a fait connaître, aimer Le Ressuscité,
maître d’un monde libéré où l’homme baigne dans la fraternité;
délivré de la mort, j’entre au Paradis, ma maisonnée.
Connaître et suivre Jésus
L’Evangile me demande de connaître où demeure Jésus,
de Le situer par rapport au Père, dont nous sommes les choristes;
le Messie fait un avec Lui; mon âme est recousue.
J’essaie d’imiter à ma mesure la manière d’être du Christ!
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 14 janvier, iie du Temps ordinaire
Première lecture: 1 S 3, 1-10.19-20;
Psaume: 39
Deuxième lecture: 1 Co 6, 13c-15a.17-20;
Evangile: Jn 1, 35-42.