· Cité du Vatican ·

La grâce se fraye un chemin en ce monde malgré nos refus

 La grâce se fraye  un chemin en ce monde  malgré nos refus  FRA-001
04 janvier 2024

Dans ce passage d’Evangile, des mages venus d’Orient déchiffrent dans le ciel le signe de la naissance d’un roi, mais sans savoir qui il désigne. A Jérusalem, à la cour du roi, aucune naissance n’est attendue: on s’étonne, on s’inquiète, on questionne. Les spécialistes indiquent Bethléem où doit naître le Messie. S’il s’agit de Lui, tout le peuple l’attend! Or personne ne bouge, sinon ces étrangers qui se mettent en route. Quant à Hérode, s’il prend au sérieux les Ecritures, c’est pour se mettre en travers et il envoie les mages en reconnaissance dans l’intention de s’opposer au plan de Dieu. Cela peut sembler fou : prétendre se mettre en travers de Dieu, sciemment! Parfois on n’y croit pas, mais le prendre au sérieux et s’y opposer! Pourtant, ne nous mettons-nous pas souvent volontairement en travers de la grâce parce que le chemin sur lequel nous savons que le Seigneur nous appelle n’est pas à notre goût ? «Les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples» dit la lecture d’Isaïe. Combien c’est vrai aujourd’hui et il ne manque pas d’Hérodes, y compris en Israël, tous plus arrogants les uns que les autres, pour semer la mort. Le cœur de cette fête est la phrase de Paul aux Ephésiens: «Toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile ». La suite de cette page d’Evangile, c’est le massacre des innocents. Si Jésus y échappe, c’est pour mieux donner sa vie, librement, sur la croix pour tous. La grâce se fraye un chemin en ce monde malgré nos refus, nos mensonges, nos peurs. En cet an de grâce 2024, puisse-t-elle se frayer un chemin en chacune et chacun de nous, nous inspirer de donner à voir en ce monde par nos bras l’action de Celui qui «délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours», qui «aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie» comme le dit le psaume 71 de Celui dont nous fêtons l’«épiphanie».

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Ma conversion et mon Je

Dès mon Fiat, j’ai, enfin,
pénétré l’intime de mon être,

ai compris, grâce à l’Esprit-Saint,
l’essentiel de la vie;

j’ai bien changé,
me suis ouvert à mon vrai Je d’apôtre;

j’ôte mon armure;
à un réel échange, je te convie.

Dieu, les mages et moi

Je m’agenouille, tel un mage,
devant Jésus, le Verbe fait chair ;

adorer Dieu seul
me libère des idoles pour toujours,

et défait le lien me retenant esclave,
un coût très cher;

comme les mages,
je suis devenu, un pèlerin de l’Amour !

Franck Widro

L’Evangile en poche

Solennité de l’Epiphanie du Seigneur

Première lecture: Is 60, 1-6;

Psaume: 71

Deuxième lecture: Ef 3, 2-3. 5-6;

Evangile: Mt 2, 1-12

Bruno Lachnitt*