· Cité du Vatican ·

Le mercredi 27 décembre le Saint-Père a ouvert un nouveau cycle de catéchèses

Apprendre à garder son cœur et à ne pas dialoguer avec le diable

 Apprendre à garder son cœur et à ne pas dialoguer avec le diable  FRA-001
04 janvier 2024

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, je voudrais introduire un cycle de catéchèses sur le thème des vices et des vertus. Et nous pouvons commencer dès le début de la Bible, là où le livre de la Genèse, à travers le récit des premiers parents, présente la dynamique du mal et de la tentation. Pensons au Paradis terrestre. Dans le cadre idyllique représenté par le jardin d’Eden, apparaît un personnage qui devient le symbole de la tentation: le serpent, ce personnage qui séduit. Le serpent est un animal insidieux: il se déplace lentement, en rampant sur le sol, et parfois on ne remarque même pas sa présence — il est silencieux —, car il réussit à bien se fondre dans l’environnement et surtout, il est dangereux.

Lorsqu’il commence à dialoguer avec Adam et Eve, il démontre aussi d’être un dialecticien raffiné. Il commence comme on le fait dans les commérages méchants, avec une question malicieuse: «Il dit à la femme: Alors, Dieu a dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?» (Gn 3, 1). La phrase est fausse: en réalité, Dieu avait offert à l’homme et à la femme tous les fruits du jardin, sauf ceux d’un arbre précis: l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cette interdiction ne vise pas à interdire à l’homme l’usage de la raison, comme on l’interprète parfois à tort, mais c’est une mesure de sagesse. Comme pour dire: reconnais la limite, ne te sens pas maître de tout, car l’orgueil est le commencement de tous les maux. Et ainsi, l’histoire nous dit que Dieu place les premiers parents comme seigneurs et gardiens de la Création, mais il veut les préserver de la présomption de domination, de se faire maîtres du bien et du mal, ce qui est une tentation, une très mauvaise tentation même aujourd’hui. C’est le piège le plus dangereux pour le cœur humain.

Comme nous le savons, Adam et Eve n’ont pas réussi à résister à la tentation du serpent. L’idée d’un Dieu pas tout à fait bon, qui voulait les maintenir soumis, s’est insinuée dans leur esprit: de là s’est produit l’effondrement de tout.

A travers ces récits, la Bible nous explique que le mal ne commence pas chez l’homme de façon éclatante, quand un acte est déjà manifeste, mais le mal commence bien avant, lorsqu’on commence à s’entretenir avec lui, à le bercer dans l’imagination, les pen-sées, finissant par être pris dans ses flatteries. Le meurtre d’Abel n’a pas commencé avec une pierre lancée, mais avec le ressentiment que Caïn a malheureusement conservé, le laissant devenir un monstre au-dedans de lui. Là aussi, sont vaines, les recommandations de Dieu.

Avec le diable, chers frères et sœurs, on ne dialogue pas. Jamais! On ne doit jamais discuter. Jésus n’a jamais dialogué avec le diable; il l’a chassé. Et dans le désert, pendant les tentations, il n’a pas répondu par le dialogue; il a simplement répondu avec les paroles de la Sainte Ecriture, avec la Parole de Dieu. Faites attention: le diable est un séducteur. Ne dialoguez jamais avec lui, car il est plus malin que nous tous et il nous le fera payer. Quand vient une tentation, ne dialoguez jamais. Fermez la porte, fermez la fenêtre, fermez votre cœur. Et ainsi, nous nous défendons de cette séduction, car le diable est astucieux, il est intelligent. Il a essayé de tenter Jésus avec des citations bibliques, se présentant comme un grand théologien. Faites attention. On ne dialogue pas avec le diable et on ne doit pas s’attarder avec la tentation, on ne dialogue pas. Quand vient la tentation: fermons la porte, gardons notre cœur.

Il faut être gardien de son propre cœur. Et pour cela, nous ne dialoguons pas avec le diable. C’est la recommandation — garder son cœur — que l’on trouve chez divers pères, les saints. Et nous devons demander cette grâce d’apprendre à garder notre cœur. C’est une sagesse que de savoir garder son cœur. Que le Seigneur nous aide dans ce travail. Mais celui qui garde son propre cœur, garde un trésor. Frères et sœurs, apprenons à garder notre cœur.

Parmi les pèlerins qui assistaient à l’audience générale se trouvaient les groupes francophones suivants:

De France: Groupe de pèlerins du diocèse de Poitiers; groupe de pèlerins de Monthou-sur-Cher.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Frères et sœurs, que la célébration de Noël nourrisse la foi de tous les baptisés et leur donne d’être porteurs de la paix et de la tendresse du Seigneur dans notre monde. Que Dieu vous bénisse!

A l’issue de la catéchèse, le Pape François a lancé les appels suivants:

Et s’il vous plaît, n’oublions pas de prier pour ceux qui souffrent des conséquences terribles de la violence et de la guerre, en priant spécialement pour l’Ukraine martyrisée et pour les populations de Palestine et d’Israël. La guerre est un mal. Prions pour la fin des guerres. A tous, je donne ma Bénédiction!