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Les membres du jury du prix Zayed reçus par le Souverain Pontife

Exemples de fraternité

 Exemples de  fraternité  FRA-051
21 décembre 2023

A la suite de la signature du document sur la fraternité humaine par le Pape et le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed Al-Tayeb, il y a près de cinq ans à Abou Dhabi, fut créé le prix Zayed qui récompense «un nouvel état d'esprit et un mouvement mondial, sur le dialogue, la fraternité et la coopération entre les différentes religions et cultures». «De 40 candidatures soumises en 2019, nous sommes passés aujourd’hui à plus d'une centaine», rapporte le juge égyptien Mohammed Abdelsalam, secrétaire général du prix, premier Arabe et premier musulman à être distingué par un ordre équestre pontifical. Il s’exprimait lors d'une table ronde organisée le 18 décembre dernier par les médias du Vatican, au siège du dicastère pour la communication, et modérée par sœur Bernadette Reis, de la coordination éditoriale multimédias. Les protagonistes de l’événement étaient les membres du jury 2024, reçus peu avant par le Pape François. Seule Rebeca Grynspan Mayufis, secrétaire générale de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, était absente en raison d'un empêchement.

Le jury, composé d'experts en matière de consolidation de la paix et de coexistence pacifique, était réuni au Vatican pour évaluer les candidatures au prix, qui sera remis le 4 février 2024, à l'occasion du cinquième anniversaire de la signature du document, coïncidant avec la Journée internationale de la fraternité humaine instituée en décembre 2020 par les Nations unies. Les membres du jury se sont, tour à tour, exprimé pour souligner les champs d’expertise à considérer de manière prioritaire.

Pour le juge Abdelsalam, le changement climatique est le défi que l'humanité est appelée à relever. Il a d’ailleurs souligné que pour cette raison le Haut-Comité pour la fraternité humaine, créé pour diffuser et donner corps au document d'Abou Dhabi, a organisé une réunion entre les chefs religieux avant la cop28 à Dubaï. Il s'agit, a-t-il dit, d'un défi «pour les principes de coexistence et de vie en paix et en harmonie, car le changement climatique menace la vie des personnes».

Lors de l’audience du groupe avec le Pape, Megawati Sukárnoputrì, première femme à occuper le poste de présidente de l’Etat indonésien entre 2001 et 2004, et première femme à diriger un Etat musulman moderne, a également évoqué la question du réchauffement climatique mais aussi l'importance de l'accès à une meilleure éducation pour les jeunes générations, en particulier pour les femmes, qui doivent avoir des chances égales à celles de leurs homologues masculins.

A ses côtés, une autre femme de talent, l’ancienne Première ministre de Bulgarie, Irina Bokova, qui occupa le poste de directrice générale de l'Unesco pendant deux mandats, a fait part également de l’importance de l’éducation. Membre du Haut-Comité depuis 2020, elle estime que ce document «doit être considéré comme un document éthique fondamental de notre temps, dans lequel les jeunes peuvent trouver des ré-ponses, d’autant qu’il est en harmonie avec le quatrième point des Objectifs de développement durable des Nations unies sur l'éducation». Elle a dit voir en François un «grand humaniste» pour qui l’éducation est une «grammaire du dialogue dont les fondements sont la curiosité, l'écoute et le respect».

«Nous devons enseigner aux jeunes générations que la vie consiste à faire des choix et à prendre des responsabilités», a surenchéri le rabbin Abraham Cooper, membre du jury mais également président de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale — qui surveille les violations de la liberté religieuse dans 28 pays du monde —, et directeur de l'action sociale au Centre Simon Wiesenthal, une importante organisation juive de dé-fense des droits de l'homme. Il a souligné l’importance d’atteindre le jeunes à travers les réseaux sociaux. Il s’est en outre félicité de l’action du Pape, un «homme de passion, avec un grand désir de paix, qui encourage les personnes et les peuples à faire le bien.

Enfin, le cardinal italo-argentin Leonardo Sandri, préfet émérite du dicastère pour les Eglises orientales, a rappelé l'importance du dialogue, pour construire un monde meilleur. Il a également parlé de l'importance de l'éducation, afin que les valeurs contenues dans le document sur la fraternité humaine atteignent également les jeunes générations.

Alessandro Di Bussolo