Les travaux du synode sur la synodalité se poursuivent en vue de la session conclusive d'octobre 2024. Les Eglises sont appelées à réfléchir sur le document de synthèse publié en octobre dernier, à promouvoir de nouvelles con-sultations et à préparer des contributions pour les travaux de l'année prochaine. Ce lundi 11 décembre, les évêques du monde entier ont reçu du secrétariat du synode un document de quatre pages, accompagné d'une lettre des cardinaux Mario Grech, secrétaire général du synode des évêques, et Jean-Claude Hollerich, rapporteur général.
Le document souligne tout d'abord l'importance de l'expérience vécue par les membres du synode, rappelant que «leur récit peut transmettre la richesse d’une expérience qu’aucun texte ne peut condenser et qui, au contraire, constitue une partie inaliénable du don que nous avons reçu». Il précise ensuite que le processus synodal se poursuivra selon des lignes directrices. Cela est spécifié en citant les paroles prononcés par François lors de l'approbation de ce document: «Le synode porte sur la synodalité et non sur tel ou tel thème... L’important est la façon dont la ré-flexion est menée, c’est-à-dire de manière synodale».
Concernant les thèmes particuliers qui ont émergé jusqu’à présent, le document souligne que certaines d’entre eux doivent «être traitées au niveau de toute l’Eglise et en collaboration avec les dicastères de la Curie romaine comme, par exemple, l’étude préliminaire en vue de la mise à jour du Code de droit canonique, de la Ratio fundamentalis sur la formation des ministres ordonnés ou l’approfondissement de la recherche théologique et pastorale sur le diaconat et sur l’accès des femmes au diaconat». En tant que «fruit du travail d’une assemblée synodale, une liste de tous ces thèmes sera soumise au Saint-Père. Sur ceux qu’il indiquera, seront appelés à travailler de manière synodale des groupes d’experts de tous les continents, avec l'implication des dicastères compétents de la Curie romaine, dans un dynamisme ecclésial coordonné par le secrétariat général du synode. Un rapport sur l'état d'avancement de ces travaux sera présenté lors de la session d'octobre 2024.
La question fondamentale posée dans le document, en vue de la poursuite les travaux, est la suivante: «Comment être une Eglise synodale en mission?». L'objectif est d'identifier les pistes à suivre et les outils à adopter pour «valoriser l’originalité de chaque baptisé et de chaque Eglise dans l’annonce du Seigneur ressuscité et de son Evangile dans le monde d’aujourd’hui».
Il ne s'agit donc pas de se limiter «au projet d’améliorations techniques ou procédurales qui rendent les structures de l’Eglise plus efficaces, mais de travailler sur les formes concrètes de l’engagement missionnaire auquel nous sommes appelés, dans le dynamisme entre unité et diversité propre à une Eglise synodale». Le secrétariat conseille à ce sujet de relire le numéro 27 de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium dont le document cite quelques lignes: «J’imagine un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation. La réforme des structures, qui exige la conversion pastorale, ne peut se comprendre qu’en ce sens: faire en sorte qu’elles deviennent toutes plus missionnaires».
Il ne s'agit cependant pas, précise le document, «de repartir à zéro ou de répéter le processus d’écoute et de con-sultation qui a caractérisé la première étape», mais plutôt d’impliquer, en plus des instances participatives au niveau diocésain et de l’équipe synodale, «des personnes qui expriment une variété d’expériences, de compétences, de charismes, de ministères au sein du Peuple de Dieu et dont le point de vue est particulièrement utile pour se concentrer sur le “comment”». Le secrétariat fait également appel à la contribution de théologiens et de canonistes experts ainsi que d’institutions académiques.
Après avoir recueilli les contributions des diocèses, les conférences épiscopales «sont invitées à rédiger un résumé de la consultation d’une longueur maximale de huit pages, à transmettre au secrétariat général du synode avant le 15 mai 2024». Le nouvel Instrumentum laboris sera rédigé sur la base du matériel ainsi recueilli. Les Eglises locales sont également invitées «à parcourir l’ensemble du rapport de synthèse et à recueillir les sollicitations qui correspondent le mieux à leur situation». Sur cette base, elles pourront «promouvoir les initiatives les plus appropriées pour impliquer l’ensemble du Peuple de Dieu (activités de formation, études théologiques approfondies, célébrations de style synodal, consultations de la base, écoute des populations minoritaires et des groupes vivant dans la pauvreté et la marginalisation sociale, espaces pour aborder des questions controversées, etc.)».
Enfin, le document appelle les conférences épiscopales à accompagner ce processus et à veiller à l'approfondissement de la question-guide, notamment au niveau des regroupements d'Eglises, afin d'élaborer la synthèse des contributions reçues. En ce qui concerne «l'engagement à garder vivant le dynamisme synodal», les conférences épiscopales sont invitées à continuer à promouvoir des initiatives «pour grandir en tant qu’Eglise synodale en mission aussi au niveau de regroupement d’Eglises; recueillir les témoignages et les bonnes pratiques que les différents diocèses souhaitent partager et les envoyer, sans les résumer, au secrétariat général du synode, toujours avant le 15 mai 2024».