Le Pape se rendra
François s’est confié à la correspondante de la radio-télévision mexicaine N+, Valentina Alazraki, doyenne des journalistes accrédités près le Saint-Siège, dans une conversation enregistrée avant la Messe à Saint-Pierre célébrée mardi 12 décembre en la solennité de la bienheureuse Vierge Marie de Guadalupe, apparue au -Mexique en 1531 et devenue depuis Patronne de l’Amérique latine. Dans un entretien de vingt minutes, François réaffirme que les guerres sont toujours une défaite, sauf pour les fabricants d’armes, et exprime sa désolation quand il voit l'âge des victimes sur les tombes des soldats, des jeunes pour la plupart que leurs mères ne reverront plus.
Au fil de la conversation, François révèle qu’il veut être enterré dans l’une des quatre basiliques papales de Rome, Sainte-Marie-Majeure, en raison de sa dévotion à Marie et de sa promesse faite à la Salus populi romani, aux pieds de laquelle il prend le temps de prier avant et au retour de chacun de ses voyages. Il ne sera pas le premier Pape a être enterré dans cette basilique. Sept Souverains Pontifes y reposent déjà. François ajoute qu’il a aussi préparé son enterrement, et explique qu’il a simplifié le rite des obsèques pontificales.
Cela ne l’empêche pas de continuer à regarder vers l’avenir. Il n’a pas l’intention de renoncer à son pontificat, même s’il confirme l’existence d’une lettre de renonciation entre les mains du cardinal Tarcisio Bertone. Une lettre qu’il n’a pas encore signée car c’est Dieu qui décidera, selon le Saint-Père, et qui lui dira «assez» le moment venu. A ce propos, il salue le courage de la renonciation de son prédécesseur, Benoît xvi , avec lequel, avoue-t-il, il avait noué une relation très étroite. Un homme «simple, humble» et «qui a pris conscience de ses limites».
Limites que François n’a pas encore atteintes, puisqu’il se projette en 2024 avec un voyage annoncé en Belgique et deux autres à l’étude: la Polynésie et l’Argentine. L’Argentine du président Javier Milei, dont le Pape semble déjà avoir pardonné les propos plutôt durs tenus par ce dernier à son égard. «En campagne électorale», dit François, «on dit des choses provisoires, pour attirer l’attention. […] Ensuite, vient le moment des choses concrètes». Les deux hommes se sont d’ailleurs parlé au téléphone depuis, et Javier Milei a invité François en Argentine. (Jean-Charles Putzolu)