Le message de Jean

Ce troisième dimanche de l’Avent, appelé de Gaudete, nous invite à la joie, comme l’épître en seconde lecture: «Frères, soyez toujours dans la joie…: c'est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus». Comment parler de joie dans cette attente inquiète d’un monde plus que jamais instable, d’une planète malade de nos excès, face à un avenir compromis? Dans l’Evangile, Jean est interrogé sur son identité. Ce qui est frappant, c’est qu’il la décline d’abord en creux, comme on décline une invitation: il déclare qui il n’est pas, pour éviter toute méprise. Et quand il est enfin sommé d’affirmer quelque chose sur lui-même, il ne dit que la fonction qu’il exerce au service d’un autre, vers qui sa réponse oriente. Jean le Baptiste n’est pas encombré de lui-même et c’est peut-être là le secret de la joie à laquelle nous invite Paul, une joie qui ne dépend pas des événements, qui résiste au pire, orientée tout entière vers Celui qui vient, et à la rencontre duquel nous sommes invités à nous préparer. Il n’est pas sûr que l’année qui vient soit une année de bienfaits au sens où nous aimerions l’entendre, mais il dépend de nous que la bonne nouvelle soit annoncée aux pauvres. Le peuple qui venait à Jean-Baptiste était dans une attente où chaque chose était à sa place, où on s’accommodait bien d’attendre. Et voilà que l’inattendu survient à travers un inconnu hirsute, vêtu de poil de chameau et qui se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Le mettre dans une case (le Christ, Elie, le Prophète), c’est se rassurer sur son compte mais ne pas entendre l’irruption inattendue de ce qu’on attend sans vraiment l’espérer. C’est le message de Jean: ce qu’on attend a la figure de l’inattendu et si nous n’y laissons pas place dans nos vies, nous passerons à côté. Nous continuerons à ronronner dans une attente bien codée qui attend surtout que rien n’advienne qui la dérange. La joie est du côté de l’irruption de l’inattendu. Le Seigneur passe là où nous ne l’attendons pas.

Bruno Lachnitt
Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Jésus, la Bible et moi

Le Christ, si proche, Soleil de mon âme, illumine mes jours

tristes, comme joyeux; toujours,
Il me soutient en mon existence;

pour sentir son Je, je médite la Parole
avec constance,

et lis les écrits d’hommes de Dieu,
des apôtres de l’amour.

Découvrir mon vrai Je

Hier, dès mon Fiat, j’ai commencé
à quitter, grâce à l’Esprit,

la très fausse perception de mon être,
à créer mon désert,

un espace où je découvre mon vrai Je,
sors de ma misère;

mon Je prends source, racine en Dieu;
je Le remercie et prie!

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 17 décembre, iii e de l’Avent

Première lecture: Is 61, 9-11

Psaume: Lc 1, 46-50.53-54

Deuxième lecture: 1 Th 5, 16-24

Evangile: Jn 1, 6-8.19-28