· Cité du Vatican ·

En s’inspirant de l’exhortation apostolique «Evangelii gaudium» le Pape parle de la joie d’évangéliser

L’Evangile est un sourire qui touche l’âme

 L’Evangile est un sourire  qui touche l’âme  FRA-046
16 novembre 2023

Chers frères et sœurs, bonjour!

Après avoir rencontré divers témoins de l’annonce de l’Evangile, je propose de résumer ce cycle de catéchèses sur le zèle apostolique en quatre points, inspirés par l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, qui fête ce mois-ci ses dix ans. Le premier point, que nous examinons aujourd’hui, le premier des quatre, ne peut concerner que l’attitude dont dépend la substance du geste évangélisateur: la joie. Le message chrétien, comme nous l’avons entendu dans les paroles adressées par l’ange aux bergers, est l’annonce d’une «grande joie» (Lc 2, 10). Et la raison? Une bonne nouvelle, une surprise, un bel événement? Bien plus, une Personne: Jésus! Jésus est la joie. C’est Lui le Dieu fait homme qui est venu à nous! La question, chers -frères et sœurs, n’est donc pas de savoir si il faut l’annoncer, mais comment l’annoncer, et ce «comment» est la joie. Ou nous annonçons Jésus avec joie, ou nous ne l’annonçons pas, parce qu’une autre façon de l’annoncer ne peut pas apporter la véritable réalité de Jésus.

C’est pourquoi un chrétien mécontent, un chrétien triste, un chrétien insatisfait ou, pire encore, en proie au ressentiment ou à la rancœur n’est pas crédible. Il parlera de Jésus, mais personne ne le croira! Un jour, une personne m’a dit, en parlant de ces chrétiens: «Mais ce sont des chrétiens avec un visage de hareng-saur», c’est-à-dire qu’ils n’expriment rien, ils sont ainsi, et la joie est essentielle. Il est essentiel de veiller sur nos sentiments. L’évangélisation opère la gratuité, parce qu’elle vient de la plénitude, pas de la pression. Et quand on évangélise — on veut le faire mais cela ne va pas — sur la base d’idéologies, cela n’est pas évangéliser, cela n’est pas l’Evangile. L’Evangile n’est pas une idéologie: l’Evangile est une annonce, une annonce de joie. Les idéologies sont froides, toutes. L’Evangile possède la chaleur de la joie. Les idéologies ne savent pas sourire, l’Evangile est un sourire, il te fait sourire parce qu’il touche ton âme à travers la Bonne Nouvelle.

La naissance de Jésus, dans l’histoire comme dans la vie, est le principe de la joie: pensez à ce qui est arrivé aux disciples d’Emmaüs qui dans la joie ne pouvaient pas croire, et aux autres, puis à l’ensemble des disciples, quand Jésus va au Cénacle, ils ne pouvaient pas croire à cause de la joie (cf. Lc 24, 13-35). La joie d’avoir le Christ ressuscité. La rencontre avec Jésus t’apporte la joie et si cela ne t’arrive pas, ce n’est pas une véritable rencontre avec Jésus.

Et ce que fait Jésus avec les disciples nous dit que les premiers à être évangélisés sont les disciples, les premiers à devoir être évangélisés c’est nous, chrétiens: c’est nous. Et cela est très important.

Immergés dans le climat actuel, rapide et confus, nous pouvons nous aussi vivre la foi avec un sens subtil du renoncement, convaincus que l’Evangile n’est plus entendu et qu’il ne vaut plus la peine de l’annoncer. Nous pourrions même être tentés par l’idée de laisser «les autres» suivre leur propre chemin. Au contraire, c’est précisément le moment de revenir à l’Evangile pour découvrir que le Christ «est toujours jeune et source constante de nouveauté» (Evangelii gaudium, n. 11).

Alors, comme les deux d’Emmaüs, on revient à la vie quotidienne avec l’élan de celui qui a trouvé un trésor: ces deux hommes étaient joyeux parce qu’ils avaient trouvé Jésus et cela a changé leur vie. Et l’on découvre que l’humanité regorge de frères et de sœurs qui attendent une parole d’espérance. L’Evangile est également attendu aujourd’hui: l’homme d’aujourd’hui est comme l’homme de tout temps: il en a besoin, tout comme la civilisation de l’incroyance programmée et de la sécularité institutionnalisée; et même, et surtout, la société qui laisse déserts les espaces du sens religieux, a besoin de Jésus. C’est le moment favorable pour l’annonce de Jésus. C’est pourquoi je voudrais redire à tous: «La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. (ibid., n. 1). N’oublions pas cela. Et si l’un de nous ne perçoit pas cette joie, qu’il se demande s’il a trouvé Jésus. Une joie intérieure. L’Evangile va sur le chemin de la joie, toujours, c’est la grande annonce. J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation qu’il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre avec Jésus Christ. Que chacun de nous prenne un peu de temps et réfléchisse: «Jésus tu es en moi: je veux te rencontrer tous les jours. Tu es une Personne, tu n’es pas une idée; tu es un compagnon de route, tu n’es pas un programme. Tu es Amour qui résout de nombreux problèmes. Tu es le début de l’évangélisation. Toi, Jésus, tu es la source de la joie». Amen.

A l’issue des saluts aux pèlerins, le Saint-Père a lancé les appels suivants:

Prions, frères et sœurs, de façon spéciale pour l’Ukraine martyrisée qui souffre tant, puis en Terre Sainte, en Palestine et en Israël, et n’oublions pas le Soudan qui souffre tant, et pen-sons à tous les lieux où il y a la guerre, il y a tant de guerres! Prions pour la paix: chaque jour, prenons un peu de temps pour prier pour la paix. Nous voulons la paix. Je donne à tous ma Bénédiction!

Parmi les pèlerins francophones qui assistaient à l’audience générale, se trouvaient les groupes suivants:

De France: Paroisse Notre-Dame de Bonne Nouvelle, de Paris; paroisse Sainte-Thérèse, de Mulhouse; col-lège Saint-Michel, de Nort-sur-Erdre; groupe de pèlerins de Herrli-sheim; groupe de pèlerins du Thill0t et de Saint-Amé.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment les groupes de religieuses de Bordeaux et de Castres, les fidèles et les élèves venus de France.

Je vous invite tous à renouveler aujourd’hui votre rencontre personnelle avec le Christ qui est l’origine de l’évangélisation et la source de toute joie! Que Dieu vous bénisse!