Nos choix ont des conséquences

La première épître de Paul aux Thessaloniciens date d’une vingtaine d’années seulement après la mort et la résurrection du Christ-Jésus. Si ses destinataires pensaient son retour imminent, trente ans plus tard, quand est rédigé l’Evangile de Matthieu, l’attente est émoussée. Et nous, vingt siècles après, quel profit tirerons-nous de ces textes? Nous pouvons d’abord être choqués par cette parabole. On nous invite sans cesse au partage et les jeunes filles prévoyantes qui ne partagent pas leur huile avec les autres sont montrées en exemple! Qu’est-ce qui est donc en jeu ici qui ne peut par nature être partagé? On peut partager ses biens, son toit, son manteau, son savoir, son carnet d’adresse…, mais la relation à l’Epoux, qui est la figure du Christ, est personnelle et je ne peux la désirer pour le compte d’un autre. La seconde lecture nous oriente vers cette rencontre: «Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance». Si l’on passe la mise en scène avec l’archange, qui peut nous distraire de l’essentiel, qu’est-ce qui nous est promis? Voir la face de Dieu, être avec le Christ: «Ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur» écrit Paul. La promesse d’éternité est de l’ordre de la relation avec le Christ. Si on n’en a rien à faire, personne ne peut cultiver ce désir à votre place. C’est ce que dit cette parabole dont la pointe est la vigilance. Nous nous faisons de la miséricorde de Dieu une image qui nous exonérerait de toute responsabilité. Nous pourrions faire n’importe quoi, il passerait l’éponge à l’arrivée. L’Evangile nous rappelle aujourd’hui brutalement que nos choix ont des conséquences. La figure de la Sagesse de la première lecture, qui évoque le Christ, nous pose la question à laquelle répond le psaume 62: de quoi notre âme a-t-elle soif? Les textes de ces derniers dimanches de l’année liturgique nous mettent ainsi en état de vigilance pour creuser notre désir et entrer éveillés dans l’attente qui approche.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

De fille folle à fille vigilante

Avant mon Fiat, j’étais une de ces filles folles, une âme impie;

ma foi me conduit à faire des choix,
à quitter ma myopie,

à t’offrir un agir fraternel; l’Eternité est là,

je suis vigilant, un apôtre de l’amour,
de l’au-delà!

Etre une lampe allumée

J’aime Dieu depuis l’âge adulte,
en ait été transformé,

car l’Amour de Dieu est infini,
Il m’a proposé

un autre rendez-vous; depuis,
ma vie est une lampe allumée,

grâce à l’huile d’un Je énamouré;
mon âme est embrasée!

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 12 novembre,
xxxiie du Temps ordinaire

Première lecture: Sg 6, 12-16;

Psaume: 62

Deuxième lecture: Th 4, 13-18;

Evangile: Mt 25, 1-13.

Bruno Lachnitt*