· Cité du Vatican ·

Audience générale du 25 octobre
Le Pape évoque les saints Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves et co-patrons de l’Europe

L’alphabet de la foi

 L’alphabet de la foi  FRA-043
26 octobre 2023

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd'hui, je vais vous parler de deux frères très célèbres en Orient, au point d'être appelés «les apôtres des Slaves»: les saints Cyrille et Méthode. Nés en Grèce au ixe siècle dans une famille aristocratique, ils renoncent à leur carrière politique pour se consacrer à la vie monastique. Mais leur rêve d'une existence retirée est de courte durée. Ils sont envoyés comme missionnaires dans la Grande Moravie, qui comprenait alors divers peuples, déjà en partie évangélisés, mais parmi lesquels persistaient de nombreuses coutumes et traditions païennes. Leur prince demandait un maître pour expliquer la foi chrétienne dans leur langue.

La première tâche de Cyrille et Méthode est donc d'étudier en profondeur la culture de ces peuples. Toujours ce refrain: la foi doit être inculturée et la culture évangélisée. Inculturation de la foi, évangélisation de la culture, toujours. Cyrille leur demande s'ils ont un alphabet; ils lui répondent que non. Il réplique: «Qui peut écrire un discours sur l'eau?». En effet, pour annoncer l'Evangile et prier, il fallait un outil adéquat, approprié, spécifique. Il invente donc l'alphabet glagolitique. Il traduit la Bible et les textes liturgiques. Les gens sentent que cette foi chrétienne n'est plus «étrangère», mais qu'elle devient leur foi, parlée dans leur langue maternelle. Pensez-y: deux moines grecs qui donnent un alphabet aux Slaves. C'est cette ouverture du cœur qui a enraciné l'Evangile parmi eux. Ils n’avaient pas peur, ces deux-là, ils étaient courageux.

Rapidement, cependant, une opposition se fait jour de la part de certains Latins, qui s'estiment dépossédés du monopole de la prédication chez les Slaves, cette lutte dans l’Eglise, toujours ainsi. Leur objection est religieuse, mais seulement en apparence: Dieu ne peut être loué — disent-ils — que dans les trois langues écrites sur la croix, l’hébreu, le grec et le latin. Ils avaient une mentalité fermée pour défendre leur autonomie. Mais Cyrille répond avec force: Dieu veut que chaque peuple le loue dans sa propre langue. Avec son frère Méthode, il s'adresse au Pape qui approuve leurs textes liturgiques en langue slave, les fait placer sur l'autel de l'église Sainte-Marie-Majeure et chante avec eux les louanges du Seigneur selon ces livres. Cyrille meurt quelques jours plus tard et ses reliques sont toujours vénérées à Rome, dans la basilique Saint-Clément. Méthode, quant à lui, est ordonné évêque et renvoyé dans les territoires des Slaves. Là, il devra beaucoup souffrir, il sera même emprisonné, mais, frères et sœurs, nous savons que l’on ne peut enchaîner la Parole de Dieu et qu’elle se répand parmi ces peuples.

En considérant le témoignage de ces deux évangélisateurs, que saint Jean-Paul ii a voulu co-patrons de l'Europe et sur lesquels il a écrit l'encyclique Slavorum Apostoli, voyons trois aspects importants.

Tout d'abord, l'unité: les Grecs, le Pape, les Slaves: à cette époque, il y avait en Europe une chrétienté indivise, collaborant ensemble à l'évangélisation.

Un deuxième aspect important est l'inculturation, dont j’ai déjà parlé auparavant: évangéliser la culture et l’inculturation montre que l'évangélisation et la culture sont étroitement liées. On ne peut prêcher un Evangile de façon abstraite, distillée, non: l’Evangile doit être inculturé et il est également l’expression de la culture.

Un dernier aspect, la liberté. Dans la prédication, il faut de la liberté, mais la liberté a toujours besoin de courage, une personne est libre lors-qu’elle est plus courageuse et ne se laisse pas enchaîner par les mille choses qui lui ôtent sa liberté.

Frères et sœurs, demandons aux saints Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves, d'être des instruments de «liberté dans la charité» pour les autres. Etre créatifs, être constants et être humbles, à travers la prière et le service.

Parmi les pèlerins qui assistaient à l’audience générale du 25 octobre, se trouvaient les groupes francophones suivants:

De France: Groupes de jeunes du diocèse de Coutances, avec Mgr Grégoire Cador; et du diocèse de -Bayeux, avec Mgr Jacques Habert; groupe de pèlerins du diocèse de Mende; groupe de jeunes du diocèse de Strasbourg; paroisse Saint-Vincent du Catalan, de Bourrouillan; paroisse Saint-Roche, de Fréjus; paroisse de Roncq; groupe de pèlerins du diocèse de Montauban; sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière; les grands-parents et les petits enfants de la Croix; école Saint-Thomas d’Aquin, de Vannes; école de la Rédemption, de Lyon; groupe de pèlerins du diocèse de Chartres; paroisse de Villemomble.

De Suisse: Paroisse de Monthey.

Du Bénin: Paroisse Saint-Antoine de Padoue, de Calavi.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française en particulier les personnes venues du Bénin, de Suisse et de France, en particulier les jeunes confirmés des diocèses de Rouen, Bayeux et Coutances accompagnés de leurs évêques.

Nous fêterons la semaine prochaine la solennité de tous les saints. Préparons-nous à cette belle fête.

Que Dieu vous bénisse!