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Les Sœurs carmélites messagères de l’Esprit Saint aident les femmes dans le besoin au Brésil

Des opportunités de renaître

 Des opportunités de renaître  FRA-043
26 octobre 2023

Joinville, Brésil du sud. Depuis 2012, une communauté de six sœurs de la famille religieuse des Sœurs carmélites messagères de l’Esprit Saint ( cmss ) administre le foyer «Renascer», créé comme une association à but non lucratif. C’est une structure qui existe depuis plus de trente ans et dont la mission est d’accueillir et offrir une assistance physique, sociale, psychologique et spirituelle aux femmes enceintes en situation de vulnérabilité sociale ain-si qu’à leurs enfants tout au long de la période de grossesse, jusqu’à trois mois après la naissance de l’enfant. Les carmélites ont ainsi commencé en 2012 un travail important dans le foyer, devenu, comme son nom l’indique, une véritable opportunité de renaître pour les femmes accueillies. Elles proviennent non seulement du Brésil, mais également d’autres pays d’Amérique latine: ce sont de jeunes femmes, parfois même des adolescentes, victimes de violence domestique ou de prostitution, qui n’auraient aucune autre perspective dans la vie sinon l’avortement.

Les religieuses ne se limitent pas à accueillir les femmes enceintes, mais apportent également leur soutien et affection à leurs autres enfants, leur donnant la possibilité d’aller à l’école. De plus, elles aident les filles à reconstruire leur vie même une fois qu’elles ont quitté le centre d’accueil et donc à trouver un emploi digne et une maison où habiter.

Sœur Marli est l’une des religieuses qui participent au projet. «Il s’agit d’une initiative qui représente une véritable mission dans le domaine social et dans la défense de la vie, et c’est aussi un service de “protection sociale spéciale”», a-telle déclaré à Vatican News. Pour cette raison, nombre de femmes accueillies «doivent rester anonymes car, dans certains cas, elles fuient des situations de violence et d’abus. Dans d’autres cas, notamment lorsqu’il s’agit de filles mineures, ce sont les parents qui décident de les confier au centre afin de leur inculquer un certain sens de responsabilité».

Le travail, ou plutôt la mission des sœurs, c’est d’abord l’accueil dans un esprit évangélique avec amour, joie, espérance. «Nous voulons les aider dans le processus de restructuration psychologique, spirituelle et sociale», explique sœur Marli.

Sœur Ana Maria, une assistante sociale qui a vécu dans la maison jusqu’en 2022, nous raconte ce qui pour elle était une «belle expérience»: «Nous pouvons voir la miséricorde et l’amour de Dieu dans chaque mère et chaque enfant que nous accueillons. Dieu est merveilleux: il veut les sauver, les racheter, prendre soin de leurs blessures et les guider sur un chemin nouveau, digne d’un véritable enfant de Dieu. Cette maison est bien plus qu’une simple institution, c’est le cœur de Dieu qui accueille ceux que la société ne désire pas».

«L’une des caractéristiques de cette structure est la dépendance totale de la Providence». La maison n’a pas de financement de l’Etat ou de la région, mais vit des donations d’hommes et de femmes généreux qui décident d’offrir leur aide. Grâce aux bénévoles, et toujours encouragées par les sœurs, les femmes accueillies apprennent à réaliser des travaux d’artisanat qui sont ensuite vendus pour collecter des fonds, nécessaires non seulement pour soutenir la structure, mais aussi pour constituer une caisse à leur disposition une fois qu’elles sont sorties de la structure. Il y a beaucoup de bénévoles qui aident la communauté à subvenir à ses besoins (parfois même économiquement) et organisent des événements caritatifs pour l’entretien du bâtiment et pour l’avenir des jeunes femmes.

L’une d’entre elles a 33 ans. Elle est mère de cinq enfants et a la garde de ses trois frères. «J’étais enceinte de mon cinquième enfant, je venais de me séparer, je ne pouvais pas poursuivre ma grossesse, payer mon loyer ni même subvenir aux besoins de mes filles et de mes frères», a-t-elle écrit dans une lettre. «Une amie m’a parlé de l’existence de «Renascer». Elle m’a emmené voir la maison et parler aux religieuses... J’ai été accueillie dans la structure où ma vie s’est transformée. Elles m’ont donné tout ce dont moi, mes enfants et mes frères nous avions besoin, ainsi que tout l’équipement pour le bébé, me libérant de tous les soucis. J’ai ainsi eu une grossesse plus sereine, avec tous les médicaments nécessaires qui ne m’avaient pas été fournis par les services de santé. J’ai également eu la possibilité de faire des examens médicaux et de garder la situation sous contrôle, ainsi que de suivre des cours pour apprendre un métier digne. Lorsque j’ai quitté la maison, j’ai également reçu toute l’assistance possible pour commencer une nouvelle vie. Les sœurs m’ont aidée à trouver une maison pour mes enfants et mes trois frères, ainsi qu’une école. Elles m’ont aidée avec les meubles, les vêtements, les paniers de nourriture, les légumes, le pain, les fournitures scolaires. A chaque Noël ou à toute autre fête des enfants, les sœurs ont toujours organisé une petite fête en préparant quelque chose de spécial. Pour moi — conclue-t-elle — qui n’étais pas en mesure de subvenir à tout cela, c’était très important!».

Emanuela Prisco


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