· Cité du Vatican ·

La seule place juste de laquelle on peut entendre l’Evangile avec profit

 La seule place juste de laquelle on peut entendre l’Evangile avec profit  FRA-040
05 octobre 2023

Cet Evangile semble assez simple à comprendre: le fils envoyé par le propriétaire, c’est Jésus lui-même qui raconte cette parabole et sait que les pharisiens et les scribes veulent le mettre à mort. Mais la chute est dangereuse: «Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits». La seule place juste à laquelle on peut entendre l’Evangile avec profit, c’est celle du destinataire de la Parole. Si nous entendons cette page d’Evangile en prenant la place de ceux à qui sera donné le Royaume de Dieu pour lui faire porter du fruit, nous ne pouvons plus l’entendre avec profit, mais comme un discours qui ne nous concerne pas ou, pire, qui nous légitime à une place usurpée. A l’heure de la crise que traverse notre Eglise, il serait dommageable de nous considérer hors d’atteinte de la menace adressée aux vignerons. Un livre sur la crise des abus dans l’Eglise a pour titre «comment tuer Jésus?», comme un rappel à ne pas exclure trop vite de prendre la position des vignerons homicides pour entendre avec justesse ce que nous dit la Parole. Si l’Evangile nous dit que le propriétaire confiera la vigne à d’autres pour qu’elle porte du fruit, d’autres, c’est d’autres, il n’y a rien à faire contre cela. Peut-être est-ce précisément lorsque nous nous mettons à la place des «autres» que nous risquons de nous retrouver du côté de ceux qui tuent Jésus. Jésus s’adresse ici «aux grands prêtres et aux anciens du peuple». Et si c’était justement en entendant que nous pouvons être complices de ceux à qui il s’adresse, que nous pouvons recevoir le royaume de ces «autres» dont il parle, du dehors de nos clôtures jalouses. A Marseille il y a quelques jours, le Pape François nous a invités à nous décentrer. «La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs», ce sont celles et ceux que nous rejetons, que nous oublions, qui restent à la porte de nos églises comme de notre société. En ferons-nous la pierre d’angle pour construire avec le Christ?

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Je suis vigneron

Après mon Fiat, Dieu m’a confié
mon couple et l’accompagne;

comme les nouveaux vignerons, je gère bien, en Esprit, ma vie;

je récolte grâce à mon agir
la joie de ma compagne;

mes talents servent mes proches,
répondre à leurs besoins, leurs envies.

Jésus Christ, l’Eglise et moi

Grâce au Ciel, je suis devenu un serviteur
du Seigneur;

en disciple zélé, fidèle à l’Amour, Dieu
m’a pétri;

l’Esprit-Saint reçu, me fait pierre vivante aux dons soigneurs;

ma vie s’ajuste au Christ, clé de voûte
de l’Eglise, ma patrie.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 8 octobre,
xxviie du Temps ordinaire

Première lecture: Is 5, 1-7;

Psaume: 79

Deuxième lecture: Ph 4, 6-9;

Evangile: Mt 21, 33-43.

Bruno Lachnitt*