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Marseille, le sourire de la Méditerranée

 Marseille,  le sourire de la Méditerranée  FRA-039
28 septembre 2023

«Sur la carte, entre Nice et Montpellier, elle semble presque dessiner un sourire; et j'aime à la considérer ainsi: Marseille est “le sourire de la Méditerranée”». Samedi dernier, quand le Pape, au cours de la séance finale des Rencontres Méditerranéennes au Palais du Pharo, a ainsi défini Marseille, il y a eu une longue salve d'applaudissements, l'une des nombreuses qui ont accompagné les paroles de François au long de ces deux jours intenses passés dans la ville française. La veille, au début de la première rencontre du voyage, lors de la prière mariale avec le clergé diocésain à la basilique Notre-Dame de la Garde, le Pape avait déjà parlé du sourire, en l'occurrence de Marie. En réalité il avait parlé de regards mais implicitement il avait fait référence au sourire, car le véritable «organe du sourire» sont les yeux. Parlant de la Vierge vénérée dans ce sanctuaire situé sur le plus haut sommet de la ville, Giorgio Mario Bergoglio avait dit: «La Bonne Mère est pour chacun la protagoniste d'un tendre “croisement de regards”: d'une part celui de Jésus qu'elle nous indique toujours, et dont l'amour se reflète dans ses yeux; d'autre part celui de nombre d'hommes et de femmes de tous âges et de toutes conditions, qu'elle rassemble et conduit à Dieu» et s'était immédiatement concentré sur la ville et donc sur la tâche confiée au clergé de Marseille et du monde: «En ce carrefour des peuples qu'est Marseille, je voudrais réfléchir avec vous sur ce croisement de regards, car il me semble que s'y exprime parfaitement la dimension mariale de notre ministère. Nous aussi, prêtres, personnes consacrées, diacres, nous sommes appelés à faire sentir aux gens le regard de Jésus et, en même temps, porter à Jésus le regard de nos frères. Un échange de regards. Dans le premier cas, nous sommes des instruments de miséricorde, dans le second, des instruments d'intercession».

Ce sont des thèmes chers au Pape qui, depuis le début de son pontificat, a souvent parlé de miséricorde et d'intercession et également en d'autres occasions a mis l'accent sur cet aspect du regard maternel, bienveillant et souriant, typique de Marie et, précisément pour cette raison, de l'Eglise. Dans l'homélie de la Messe célébrée à la résidence Sainte-Marthe le 15 septembre 2015, François avait souligné la dimension mariale fondamentale de l'Eglise qui est mère; sans cette maternité, elle deviendrait «une association rigide, une association sans chaleur humaine, orpheline» et avait ajouté que là où il y a la maternité «il y a la vie, il y a la joie, il y a la paix, on grandit dans la paix», au contraire, lorsqu'elle manque, il ne reste que «la rigidité, cette discipline», une dimension dans laquelle, a-t-il déclaré, «on ne sait pas sourire». La conclusion est tendre et poétique, une invitation à penser que «l'une des choses les plus belles et les plus humaines c'est sourire à un enfant et le faire sourire». Une petite vérité simple et profonde. Le théologien Hans Urs Von Balthasar observait que: «L'enfant est conscient dès le premier instant où il ouvre les yeux de son esprit. Son “je” s'éveille dans l'expérience d'un “tu”: dans le sourire de sa mère, qui lui apprend qu'il est contenu, confirmé et aimé, dans une relation incompréhensiblement enveloppante, déjà protectrice et actuelle».

Il faut penser à la Méditerranée, contenue dans ses cinq rives et ses trois continents, comme à un enfant, quelque chose à la fois tendre, fragile et fort, plein de vie et d'avenir, qui cherche un sourire pour se sentir confirmé et aimé. Voici ce que le Pape François, en visitant «le sourire de la Méditerranée», a rappelé à tous les hommes provenant du Mare Nostrum. (andrea monda)

Andrea Monda