· Cité du Vatican ·

Dieu dispense sa bonté sur les justes et les injustes

 Dieu dispense sa bonté sur les justes  et les injustes  FRA-038
21 septembre 2023

La jalousie est la racine du péché. Se comparer porte la mort en soi. «Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon?». C’est peut-être déjà la question posée à Caïn qui jalouse l’accueil fait par le Seigneur à l’offrande de son frère. La jalousie nous déloge de la relation au créateur qui nous fait vivre. Ne sommes-nous pas dans un monde où nous passons notre temps à nous comparer et à jalouser, à exciter notre désir non pas en fonction de nos besoins, mais de l’image ou de ce qu’a ou pourrait avoir l’autre? Le ressort de notre économie est le désir de l’autre (cf. les analyses de René Girard sur le désir mimétique comme ressort de la violence symbolique) et peut-être à la lecture de cette parabole trouvons-nous aussi «injuste» que celui qui a peiné tout le jour reçoive autant que celui qui n’a travaillé qu’une heure. Comme si une notion de «mérite» forcément relative à l’autre devait décider de ce qui est juste. Si l’on en croit l’enseignement social de l’Eglise catholique, la juste rémunération du travail est celle qui permet au travailleur de faire vivre sa famille: «La justice sociale demande que les ouvriers puissent assurer leur propre subsistance et celle de leur famille par un salaire proportionné… » (Pie xi, Divini redemptoris, n. 52). Si chacun a fourni l’effort qu’il pouvait, il est donc «juste» que chacun reçoive de quoi vivre décemment. Avant d’en faire une lecture spirituelle, cette parabole nous rappelle que l’enseignement social de l’Eglise est plus proche qu’on ne pourrait le penser de la fameuse expression de Marx: «De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins», elle-même empruntée à la description idyllique de la première communauté chrétienne dans le livre des Actes (Ac 2, 45). La perfection de Dieu consiste précisément, sans regarder au mérite, à dispenser sa bonté sur les bons et les méchants, les justes et les injustes (Mt 5, 44-48) et c’est ainsi que les publicains, les prostituées et les pécheurs nous précèdent dans le Royaume de Dieu (Mt 21, 31). La jalousie nous empêcherait elle de nous en réjouir comme les pharisiens et les scribes qui veulent tuer Jésus?

*Aumônier national catholiques des prisons de France et d’Outre-Mer

L’ouvrier et la Vigne

J’étais un impie au bon cœur,
un homme de bonne volonté;

l’Esprit-Saint, à mon insu, était là,
m’ouvrant le chemin.

Dès mon Fiat, je me suis fait un devoir
de te raconter

la Bonne Nouvelle, tout en continuant
à défendre mon prochain!

Dieu, Sa Vigne et moi

Dès mon Fiat, Dieu m’a invité allègremen
t à Sa Vigne,

lieu de joie et d’Alliance avec Lui
et mes frères en cœur;

pour Lui, je suis un ami, Il me guide
et m’accompagne,

avec tendresse et charité, comme ceux
de la première heure.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 24 septembre,
xxv e du Temps ordinaire

Première lecture: Is 55, 6-9;

Psaume: 144

Deuxième lecture: Ph 1, 20-24.27;

Evangile: Mt 20, 1-16.

Bruno Lachnitt*