· Cité du Vatican ·

La correction fraternelle c’est réparer un lien abîmé

 La correction fraternelle  c’est réparer  un lien abîmé  FRA-036
07 septembre 2023

«Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute». Le risque serait de croire que le pécheur, c’est toujours l’autre. Pour éviter cet écueil, reprenons la lecture par la fin: «S'il refuse encore d'écouter l'Eglise, considère-le comme un païen et un publicain», et voyons comment Jésus agit avec les publicains. C’est une cause de conflit avec les pharisiens et les scribes: «Cet homme fait bon accueil aux publicains et aux pécheurs et mange avec eux». Considérer celui qui refuse d’écouter la communauté comme un publicain, c’est se comporter avec lui comme Jésus. Paul écrit aux Romains: «L'amour ne fait rien de mal au prochain» et «L’accomplissement parfait de la Loi, c'est l'amour». On ne peut donc au nom de la Loi blesser l’amour. C’est ce que dit saint Jacques lorsqu’il écrit: «Dire du mal de son frère ou juger son frère, c’est dire du mal de la Loi et juger la Loi». Il n’y a d’autre chemin que celui emprunté par Jésus lui-même: si l’accomplissement parfait de la Loi, c'est l'amour, il n’y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Lui a donné sa vie pour les pécheurs que nous sommes. La correction fraternelle ne peut être que l’expression de la miséricorde que des pécheurs pardonnés veulent manifester à celui qui a perdu le chemin de l'Alliance. Manifester le pardon de Dieu est la seule attitude juste qui pourra «corriger». Encore faut-il l’avoir vraiment accueilli pour nous. Saint Jean Chrysostome soulignait à propos de cet Evangile que le Seigneur ne dit pas: «Blâme-le», ni: «Punis-le», ni: «Fais-lui un procès, poursuis-le en justice», mais: «Rprends-le». L’expression «Tu auras gagné ton frère» suggère que c'est finalement la fraternité qui est blessée. Comment pourrait-il en être autrement si le péché est une rupture d'alliance avec notre Père commun? Alors ce qu'on appelle correction fraternelle n'est pas donner une «correction» à son frère mais réparer un lien abîmé.

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Ma femme et mon Fiat

Dès notre rencontre, ma femme m’a parlé d’une manière maternelle,

de mes manques, de mon être perdu;
cette correction fraternelle,

emplie d’amour, m’a fait découvrir
et aimer Jésus Christ;

en Esprit, elle m’a guidé à dire Oui,
féconde mes écrits!

Inimitié et amitié fraternelle

En disciple de Jésus, je suis accueil
pour mon frère perdu,

lui ouvre un chemin de pardon
et de réconciliation;

nous œuvrons à une amitié de façon assidue;

notre correction fraternelle est amour,
une conversion!

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 10 septembre,
xxiiie du Temps ordinaire

Première lecture: Ez 33, 1.7-9;

Psaume: 94

Deuxième lecture: Rm 13, 8-10;

Evangile: Mt 18, 15-20.

Bruno Lachnitt*