· Cité du Vatican ·

FEMMES EGLISE MONDE

De mon point de vue
de théologienne protestante

 Vista da me, teologa protestante  DCM-009
30 septembre 2023

Je salue la décision du Synode des évêques de vouloir travailler à un processus « synodal », que je comprends ainsi : une annonce de l’Evangile confiée à chaque personne croyante, dans un commun engagement qui valorise tous les charismes, pour une redécouverte des ressources de l’Eglise dans sa « catholicité » en profondeur et en étendue, comme grand corps vivant et interactif dévoué au Seigneur et à toute créature.

La synodalité ne peut donc être qu’une responsabilité partagée, dans la distinction des ministères et rôles. Je souhaiterais qu’on ne continue pas à limiter le ministère presbytéral à un corps d’hommes célibataires. Tant de responsabilités sont déjà portées par des femmes qui ont un si grand engagement dans l’Eglise catholique. Il est décisif que cet engagement soit valorisé et reconnu officiellement.

La proclamation de l’Evangile nécessite de reconnaître que des laïques peuvent avoir des formations théologiques supérieures aux prêtres et en tenir compte dans l’exercice des missions, y compris de la prédication. Pour les équipes de gouvernance aussi bien des diocèses que des paroisses, la consultation des membres de la communauté locale ne peut qu’enrichir les orientations.

Le témoignage chrétien doit être fiable dans son espérance. En tant que protestante je suis sensible aux demandes de rituels qui risquent aussi de faire naître des superstitions ou des dévotions indues, alors que l’Eglise catholique a pour richesse la centralité de l’eucharistie dominicale. Elle ne devrait pas craindre de la partager avec conviction, et dans une hospitalité que j’espère voir plus ouverte aux personnes d’autres Eglises engagées dans la foi.

Face aux nombreux exodes de croyants et surtout de croyantes hors de l’Eglise, le témoignage de la libération et de l’espérance chrétienne est la priorité. Il ne sera crédible que si les Eglises le proclament dans un engagement d’œuménisme et de dialogue.

Elisabeth Parmentier
Professeure de théologie et doyenne de la Faculté de théologie protestante de l'Université de Genève