Le 23 août, le gouvernement du Nicaragua a officialisé la révocation de la personnalité juridique de la Compagnie de Jésus. Cette décision, contenue dans une résolution du ministère de l’intérieur, a été publiée dans la Gazette officielle et prévoit la confiscation de tous les biens de l’ordre religieux, qui «n’a pas présenté ses comptes financiers pour les périodes fiscales 2020, 2021 et 2022», et dont le «comité de direction a expiré».
«La décision a été prise sans suivre les procédures administratives établies par la loi», réplique dans une note la province centraméricaine des jésuites. Comme cela a été le cas «dans la majorité des plus de 3.000 cas semblables», depuis 2018, «cette décision a été prise sans donner aux jésuites la possibilité de la légitime défense et sans une instance juridique impartiale qui juge et freine ces abus des autorités totalement injustifiés et arbitraires». En condamnant «cette nouvelle agression», la note se conclut par l’appel aux autorités de Managua à «cesser la répression» et à «chercher une solution dans laquelle prévalent la justice, le dialogue, le respect des droits humains et de l’Etat de droit».
Le même jour, quatre étudiants ont été arrêtés, à la suite de la confiscation, décidée la semaine précédente par l’Etat, de l’université centraméricaine du pays, dirigée par les jésuites. «Aucun des jeunes n’a commis de crime, ce ne sont que des étudiants engagés pour la liberté et la justice», rapportent les activistes étudiants sur les réseaux sociaux.