Une vie passée aux côtés des habitants de Mindanao

Dans la matinée du 17 octobre 2011, sur l'île philippine de Mindanao, le missionnaire italien Fausto Tentorio est assassiné à la sortie de la paroisse d'Arakan, où il réside. C'est le troisième prêtre du Pime tué sur ce territoire, après avoir dépensé sa vie au service des peuples autoch-tones. Il travaillait avec eux et défendait leurs terres, en particulier contre ceux qui tentaient de défricher les forêts, comme l'explique Giorgio Bernardelli, auteur du livre Fausto Tentorio, martyr de la justice, aux médias du Vatican.

Il était engagé dans le royaume de Dieu, construisant des relations entre les personnes avant toutes choses, raconte Giorgio Bernardelli. C'était quelqu’un qui voulait créer des relations. Il a accompli sa mission parmi les non-chrétiens, qui se sont sentis accueillis et compris par lui. Il a parfaitement incarné l'idée du martyre que le Pape François a proposée dans la récente lettre par laquelle il a établi la Commission chargée de dresser, en vue du Jubilé de 2025, un catalogue de ceux qui ont versé leur sang pour confesser le Christ et témoigner de l'Evangile.

Pour les «manobo», le peuple de l'Arakan parmi lequel il vit, le père Tentorio travaille sans relâche, anticipant ce que le Souverain Pontife écrit dans l'encyclique Laudato si' lorsqu'il explique que la nature est un signe du Créateur, un lieu de révélation de Dieu: «Tout l'univers matériel est un langage de l'amour de Dieu, de son affection sans bornes pour nous... aucune créature ne reste à l'écart de cette manifestation de Dieu». Le prêtre du Pime vit profondément cela, montrant que la défense de la création est inséparable de celle des pauvres, qu'il cherche lui-même à protéger et à aider. Il sait qu'il est une menace pour les bandes criminelles locales et il est -conscient qu’il met sa vie en danger, mais son testament montre sa fidélité à l'Evangile et aux pauvres, et surtout son désir d'aller de l'avant en aidant les populations locales.

La motivation et le courage sont les principales caractéristiques du missionnaire Giorgio Tentorio, comme le rappelle son neveu Andrea, qui se souvient des paroles de son oncle dans une lettre écrite à la famille dans les années 1990: «Je crois que dans la vie, il faut avant tout du courage, un courage qui vient de la foi, de l'amour et de l'espérance».

Emanuela Prisco