Le pardon donné ou reçu engage Dieu, au-delà de nous-même

Je voudrais d’abord souligner trois points à partir de l'Evangile de ce dimanche. Le premier, c'est que plus on est loin de Jésus, plus ce qu'on raconte sur lui est décalé. Ce n'est pas étonnant, on observe la même chose dans la vie courante: moins on connaît quelqu’un, plus on en dit de bêtises. Et nous; où sommes-nous dans ce texte? Quelque part dans la foule? Que racontons-nous sur Jésus? Qui est-il pour nous? C’est la question qui nous est posée comme aux disciples: «Pour vous, qui suis-je?». Le deuxième point, c'est que la question que Jésus pose à ses disciples n'est pas une question théorique à laquelle il y aurait une bonne réponse. C'est une question existentielle. Quand Jésus demande à ses disciples: «Pour vous qui suis-je?», il est d'abord quelqu'un qui les a mis en route. Et peut être à la lecture de l'Evangile pouvons-nous aussi découvrir en Jésus quelqu'un qui nous met en route. Et quand Pierre donne une réponse ajustée à la vérité de «qui est Jésus», Jésus lui dit que cela ne vient pas de lui mais de son Père, et c'est le troisième point: la question de qui est Jésus est inséparable de celle de «qui Il est pour Celui qu'Il appelle son Père». Jésus se reçoit du Père, il n’est pas à lui-même sa propre origine, et il accomplit la volonté du Père. La réponse de Pierre est tellement ajustée que Jésus lui dit qu’elle vient de plus loin que lui, de Celui précisément dont Pierre reconnaît en Lui l’envoyé. Enfin, la clé donnée à Pierre, nous l’entendons bien sûr à la lumière de l’histoire de l’Eglise, et ce pouvoir de lier et de délier évoque le sacrement du pardon qui n’est apparu qu’au iiie siècle. Car pour l’Eglise primitive comme pour nous, c’est d’abord le baptême que le chrétien reçoit pour la rémission des péchés. Mais avant d’y entendre cela, c’est dans nos relations aussi que le pardon donné ou reçu «lie» ou «délie» peut-être «dans les cieux», qu’il engage Dieu, au-delà de nous-même. Alors délions tant que nous le pouvons encore.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Qui est pour moi Jésus

Dès mon Fiat, l’Esprit, comme à Pierre,
m’a offert la grâce de voir

en Jésus, le Christ; Son Amour me sauve, c’est Son bon vouloir;

Il désire qu’en mon intime, je Le reconnaisse et L’adore;

je vaincs mes peurs, refuse de m’éloigner
de Dieu, d’être mort.

La Parole: prier et agir

Ma parole, parfois, comme celle de Pierre, vient de mon lien au Père;

elle est langage d’homme et création divine, mon vrai chemin;

avec mon agir, elle participe à bâtir pour demain,

le royaume de notre belle Cité; pour cela
je prie, espère!

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 27 août, xxie du Temps ordinaire

Première lecture: Is 22, 19-23;

Psaume: 137

Deuxième lecture: Rm 11, 33-36;

Evangile: Mt 16, 13-20.

Bruno Lachnitt*