· Cité du Vatican ·

Patience et pardon sont l’expression de la puissance

 Patience et pardon sont l’expression  de la puissance  FRA-029
20 juillet 2023

Notre rêve de toute-puissance est la projection inversée de notre impuissance subie. A l’inverse, le livre de la Sagesse nous dit que c’est parce qu’il peut tout que Dieu est patient. Notre liberté n’entame pas la sienne. Le mot «ivraie» de cet Evangile traduit le mot grec «zizania». C’est bien le diviseur qui sème la discorde. Parce qu’Il est tout-puissant, Dieu consent au risque que tout ne soit pas selon sa volonté, au point d’assumer en son Fils l’impuissance la plus totale, livré à notre merci, alors que nous rêvons de contraindre par la force ceux qui perpétuent l’injustice. La révélation de Dieu en Jésus nous invite à accueillir l’impuissance, à y consentir joyeusement comme un chemin de liberté. Etre tout-puissant à la manière de Dieu, c’est renoncer au rêve d’user d’une force imaginaire pour conformer le monde à sa volonté, mais accueillir la faiblesse même et la vulnérabilité comme levier pour transformer le monde. Patience et pardon sont ainsi l’expression de la puissance quand vengeance et exaspération sont les effets de la peur. En cette période troublée où la peur de l’autre tend à prendre le dessus, cette parabole du bon grain et de l’ivraie serait-elle une invitation au laisser faire? «A tes fils tu as donné une belle espérance» dit la première lecture. Il s’agit de marier l’espérance et l’accueil de l’impuissance sans résignation, non pour renoncer à agir, mais pour agir à la manière de Dieu, pour le laisser agir en nous, en conjuguant patience et attente ardente. Agir à la manière de Dieu, l’autre parabole nous en donne un indice: après celle qui annonce le tri ultime, nous avons celle du levain dans la pâte. Là, il n’est plus question de séparer à l’arrivée le levain du reste, tout a levé et tout est bon! Il s’agit de remettre entre les mains d’un autre nos impatiences, nos frustrations, nos aigreurs, et de lui demander de faire de nous un levain dans ce monde. Et si nous profitions de la pause de l’été pour renouer ainsi avec la prière?

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Le bon grain et l’ivraie

Jésus Christ m’a changé, a transformé l’ivraie en bon grain!

la pensée de la Cité, son jugement sévère,

me laissent chagrin;

je cherche avec toute ma raison

et mon admonestation

envers toi, un regard plein d’amour,

une intense floraison.

Moments intenses

Je vis d’intenses moments avec ma femme, mes proches et les autres;

en ma conscience, j’ai un choix à faire

entre la vie et la mort;

vivre induit la foi; alors je moissonne

encore et encore;

même si je vois peu souvent les fruits

de mon agir d’apôtre.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 23 juillet, xvie du temps ordinaire

Première lecture: Sg 12, 13. 16-19;

Psaume: 85

Deuxième lecture: Rm 8, 26-27;

Evangile: Mt 13, 24-43.

Bruno Lachnitt*