La volonté de Dieu de guérir

Ce serait un grave contresens qu’imaginer que Dieu redoute notre conversion. La citation d’Isaïe, «de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent, — et moi, je les guérirai», dit bien la volonté de Dieu de guérir. La peur est du côté de ceux qui «regardent sans regarder, et… écoutent sans écouter ni comprendre» et dont les paraboles mettent en lumière le décalage. Qu’ils soient publicains, pécheurs, prostituées, celles et ceux qui écoutent Jésus savent avoir besoin de la miséricorde qu’ils entendent dans ses paroles. Mais aux impies Dieu dit: «Qu'as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n'aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes paroles?». Ceux qui se croient justes et jugent les autres pensent n’avoir pas besoin de la miséricorde de Dieu. Ceux qui jugent leurs frères et s’estiment juste n’entendent pas l’appel à une conversion qu’ils pensent pour les autres. Le centre de cette parabole et des textes de ce dimanche, c’est de porter du fruit. Le Père sème largement, même là où n’importe quel agriculteur ne gaspillerait pas la semence. Les fruits espérés de la conversion sont la miséricorde et l’action de grâce. Et nous sommes invités à nous méfier de ces élans sans «profondeur de terre». Le verset 12: «A celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a», a donné ce qu’on appelle «l’effet Matthieu» en sociologie des sciences. Nous le retrouverons au chapitre 25, verset 29, à la fin de la parabole des talents. Là encore, l’enjeu sera de faire fructifier et celui qui a enterré le don est dépouillé de ce qui n’a pas produit de fruit. C’est donc à l’aune d’une plus grande gloire de Dieu que nous devons considérer le don qui nous est fait car «ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples».

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Ma bonne terre et toi

Dieu est bon, sème à tout vent dans l’immensité agraire;

Il me fait confiance, m’invite à devenir une bonne terre ;

la récolte, malgré les écueils, est bonne; je me reconstruis;

en toi, je sème la Parole, un jour tu donneras du fruit!

Semer et moissonner

Depuis mon Oui à Dieu, j’accomplis bien des actes d’amour;

j’égrène des mots fortifiants, l’Esprit Saint me les as appris,

pour t’aider à rester debout; parfois, je suis surpris

lorsque je récolte des fruits de mon agir de troubadour.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 16 juillet, xve du Temps ordinaire

Première lecture: Is 55, 10-11

Psaume: 64

Deuxième lecture: Rm 8, 18-23

Evangile: Mt 13, 1-23.

Bruno Lachnitt*