· Cité du Vatican ·

Angelus du 9 juillet

Des voies de réconciliation et de paix pour la Terre Sainte

 Des voies de réconciliation et de paix pour la Terre Sainte  FRA-029
20 juillet 2023

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Evangile d’aujourd’hui rapporte une très belle prière de Jésus, qui s’adresse au Père en disant: «Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits» (Mt 11, 25). Mais de quelles choses Jésus parle-t-il? Et qui sont ces petits à qui ces choses sont révélées? Arrêtons-nous sur ce point: les choses pour lesquelles Jésus loue le Père et les petits qui savent les accueillir.

Les choses pour lesquelles Jésus -loue le Père. Un peu plus tôt, le Seigneur a rappelé quelques-unes de ses œuvres: «Les aveugles voient [...] les lépreux sont purifiés, [...] la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres» (Mt 11, 5), et il en a révélé le sens, en disant que ce sont des signes de l’action de Dieu dans le monde. Le message est donc clair: Dieu se révèle en libérant et en guérissant l’homme — n’oublions pas cela: Dieu se révèle en libérant et en guérissant l’homme —, et il le fait avec un amour gratuit, un amour qui sauve. C’est pourquoi Jésus loue le Père, parce que sa grandeur consiste en l’amour et qu’il n’agit jamais en dehors de l’amour. Mais cette grandeur dans l’amour n’est pas comprise par ceux qui prétendent être grands et se construisent un dieu à leur image: puissant, inflexible, vengeur. En d’autres termes, ces prétentieux ne réussissent pas à accueillir Dieu comme un Père; ceux qui sont imbus d’eux-mêmes, orgueilleux, préoccupés uniquement par leurs propres intérêts — voilà qui sont les prétentieux —, convaincus qu’ils n’ont besoin de personne. Jésus cite à cet égard les habitants de trois villes riches de l’époque, Chorazin, Bethsaïda et Capharnaüm, où il a opéré de nombreuses guérisons, mais dont les habitants sont restés indifférents à sa prédication. Pour eux, les miracles n’étaient que des événements spectaculaires, utiles pour créer la clameur et alimenter les commérages: l’intérêt passager ayant été épuisé, ils les ont archivés, peut-être pour s’occuper d’une quelque autre nouveauté du moment. Ils n’ont pas su accueillir les grandes choses de Dieu.

Les petits, en revanche, savent les accueillir et Jésus -loue le Père pour eux: «Je te bénis» — dit-il — parce que tu as révélé le Royaume des Cieux aux petits. Il le loue pour les simples, qui ont le cœur libre de toute prétention et de tout amour-propre. Les petits sont ceux qui, comme les enfants, se sentent dans le besoin et non dans l’autosuffisance, ils sont ouverts à Dieu et se laissent surprendre par ses œuvres. Ils savent lire ses signes, et s’émerveiller des miracles de son amour! Je demande à chacun de vous, et je me pose la question à moi aussi: savons-nous nous émerveiller des choses de Dieu ou bien les considérons-nous comme des choses passagères?

Frères et sœurs, notre vie, si nous y réfléchissons, est pleine de miracles: elle est pleine de gestes d’amour, de signes de la bonté de Dieu. Face à eux, cependant, même notre cœur peut rester indifférent et s’habituer, curieux, mais incapable de s’étonner, de se laisser «impressionner». Un cœur fermé, un cœur blindé, et qui n’a pas la capacité de s’étonner. Impressionner est un beau verbe qui fait penser à la pellicule d’un photographe. Voilà la bonne attitude devant les œuvres de Dieu: photographier ses œuvres dans l’esprit, pour qu’elles s’impriment dans le cœur, et les développer ensuite dans la vie, à travers de nombreux gestes de bien, pour que la «photographie» de Dieu-amour devienne toujours plus lumineuse en nous et à travers nous.

Et à présent, demandons-nous, chacun de nous: dans le flot d’informations qui nous submergent, est-ce que, comme nous le montre Jésus aujourd’hui, je sais m’arrêter sur les grandes choses que Dieu accomplit? Est-ce que je me laisse surprendre comme un enfant par le bien qui change silencieusement le monde, ou bien ai-je perdu la capacité de m’émerveiller? Et est-ce que je bénis chaque jour le Père pour ses œuvres? Que Marie, qui a exulté dans le Seigneur, nous rende capables de nous émerveiller de son amour et de le louer avec simplicité.

A l’issue de l’Angelus, François a ajouté les paroles suivantes:

Chers frères et sœurs, c’est avec douleur que j’ai appris que du sang a été versé à nouveau en Terre Sainte. J’espère que les autorités israéliennes et palestiniennes pourront reprendre un dialogue direct, afin de mettre fin à la spirale de violence et d’ouvrir des voies de réconciliation et de paix.

On célèbre aujourd’hui le «Dimanche de la mer», dédié à ceux qui travaillent sur les navires, dans les ports et dans le milieu maritime. Je remercie les marins qui protègent la mer contre diverses formes de pollution — en plus de leur travail — et qui retirent de la mer les déchets que nous jetons, le plastique... Un jour, les pêcheurs de San Benedetto del Tronto m’ont parlé des tonnes de plastique qu’ils ont retirées de la mer, comme nous l’avons vu il y a peu dans l’émission «A Sua Immagine». Je remercie les aumôniers et les bénévoles de l’Apostolat de la mer et je confie tous à la protection de Marie Stella maris. Je voudrais aussi rappeler avec gratitude ceux qui travaillent avec Mediterranea Saving Humans pour le sauvetage des migrants en mer, merci beaucoup frères et sœurs!

Et à présent, je vous salue, Romains et pèlerins, qui malgré la chaleur de juillet, êtes ici sur la place! Un applaudissement pour vous tous! Je suis heureux de saluer en particulier les jeunes filles scouts et les étudiants universitaires de Lviv, en Ukraine: je vous donne ma bénédiction et je l’étends à vos proches et à votre peuple, tant éprouvé. Prions pour ce peuple qui souffre tant.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.