· Cité du Vatican ·

La terre envoie des signaux sans équivoque

Climat: urgence mondiale

A child rinses his head with water from a bottle fresh from a cooler in Beit Lahia in the northern ...
20 juillet 2023

Le monde devrait se préparer à affronter des vagues de chaleur toujours plus intenses. Tel est l’avertissement qui vient de l’onu alors que dans l’hémisphère nord, les températures de ces derniers jours atteignent des niveaux records. Quoi qu’en disent les négationnistes du changement climatique, selon lesquels «on est en été et en été il fait chaud» et qui réduisent les nouvelles sur le climat à du terrorisme médiatique, la Terre nous parle — en réalité elle le fait depuis longtemps — en nous indiquant de façon dramatique vers quelle direction nous nous dirigeons. Et à sa façon, elle nous sollicite également à changer rapidement de cap, avant qu’il ne soit trop tard.

Des vagues de chaleur prolongées et des périodes de sécheresse étendues s’alternent avec une plus grande fréquence à d’autres phénomènes atmosphériques extrêmes, entraînant des pluies torrentielles, des typhons et des ouragans aux effets toujours plus dévastateurs, et provoquant de très nombreuses victimes et dommages. Jusqu’où voulons-nous aller? Ou plutôt, la véritable question est: sommes-nous vraiment fous au point de vouloir tester les limites que nous pourrons supporter avant que la situation ne devienne intenable et, surtout, irrémédiable? Plus qu’accepter ce pari très risqué, nous devrions nous rendre -compte que nous avons toujours moins de temps pour agir, pour arrêter cette dérive auto-destructrice.

Aujourd’hui, l’unique véritable mondialisation en cours est celle du climat. Le changement climatique est en effet un problème mondial. Il ne connaît pas de frontières. C’est précisément dans cette mondialisation que réside l’espérance de sauver la planète dans laquelle nous vivons. Parce que l’on ne peut sortir qu’ensemble d’une telle situation, qui désormais n’épargne personne. Et s’il est vrai, comme l’a affirmé Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, dans un entretien avec le quotidien italien «La Repubblica», que dans un monde divisé par des nationalismes et par des conflits d’intérêts, «il est exagéré de dire que la détente passe à travers le climat, parce que les tensions commerciales demeurent», il est également vrai que «sur le climat, il existe toutefois une identité d’opinions» entre des pays qui semblent par ailleurs freiner.

Et c’est sur cette convergence qu’il faut miser et insister afin que les prochains rendez-vous internationaux, à partir de la Cop28 de Dubaï, marquent véritablement un changement de cap dans les politiques énergétiques. En tenant compte également d’un autre aspect souligné par Joseph Stiglitz dans l’entretien: contrairement à ceux qui prétendent que les investissements en faveur de l’environnement, des énergies renouvelables aux interventions hydrogéologiques, entraîneraient des coûts excessifs pesant de façon disproportionnée sur la dette publique et ayant des répercussions négatives sur les générations futures, «les investissements faits aujourd’hui auront une immense valeur pour nos enfants et petits-enfants dans la mesure où ils seront épargnés par les inondations, la sécheresse, les incendies, les tempêtes, les ouragans et les vagues de chaleur. Une valeur qui me semble bien supérieure, et qui l’est également en termes économiques. Une catastrophe nécessite des années de reconstruction, des dépenses infinies et des pertes humaines. Tout cela n’a pas de prix, et non seulement: cela a une valeur économique bien précise» (gaetano vallini).

Gaetano Vallini