J’étais récemment en chemin avec quatre personnes détenues à la prison où je suis aumônier qui me disaient leur étonnement de l’accueil trouvé sur le chemin. Pèlerin, ce n’est pas affaire de costume mais un état qui se mesure aux kilomètres parcourus, à la chaleur endurée, la pluie qui vous a buriné le visage… Il en est de même ici: la «qualité de disciple» est tout sauf une étiquette, à peine une identité, sinon d’être en chemin, derrière le Maître. Et le Maître est exigeant, car le début de cette page d’Evangile peut nous laisser perplexes: qui peut légitimement poser pareilles conditions pour le suivre? Seul Celui qui s’est donné jusqu’à l’extrême peut provoquer à une telle radicalité. Et le suivre, c’est mettre nos pas dans les siens qui sont allés au bout de l’amour. Mais avons-nous seulement envie d'une vie nouvelle ou en parlons-nous avec d'autant plus de révérence que nous ne voulons pas risquer de l'expérimenter? La radicalité d'une vie nouvelle est un regard renouvelé sur la vie, c’est accueillir comme une surprise inattendue chaque moment donné. C’est bien le sens du pèlerinage qui marque une pause dans le rythme des jours: on quitte son lieu, on rompt avec ses habitudes, ses certitudes, pour s'exposer à la nouveauté, la surprise. C’est la chance de revenir à l’état de disciple, la chance d'une rencontre, l’espoir d’un changement intérieur qui ouvre un avenir nouveau, ces mots qui évoquent notre baptême.
Au début de cette période estivale, nous pouvons nous demander ce que nous allons en faire: juste un temps de «vacances», de divertissement? Si nous avons la chance de partir, que nous prenions ou pas le bâton de pèlerin, nous pouvons saisir cette rupture avec nos habitudes pour lâcher ce qui nous rassure, laisser place à l’inattendu, la rencontre, la différence. Que nous soyons accueillants ou accueillis, la récompense que nous pouvons espérer est simplement la grâce de rencontrer Celui qui nous invite à une radicale nouveauté dans nos vies.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Notre transfiguration
Dieu dans Son Amour, m’offre de vivre
des transfigurations;
ainsi, j’échappe à l’adversité,
aux paroles douloureuses;
je peux suivre Jésus Christ dans mes heures heureuses ou malheureuses,
et, grâce à Lui, te transfigurer, ta libération.
Moi, ma femme et son Je
Je refuse de déifier ma femme
ou de l’asservir;
mes relations avec elle sont respect
et reconnaissance
de son vrai Je; j’ai, soutenu par l’Esprit,
à la servir,
à l’aider à accueillir sa propre et intime croissance.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 2 juillet, xiii e du Temps ordinaire
Première lecture: 2 R 4, 8-11. 14-16.
Psaume: 88
Deuxième lecture: Rm 6, 3-4. 8-11
Evangile: Mt 10, 37-42
Bruno Lachnitt*