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Carità politica et la culture de la rencontre

La diplomatie vaticane instrument de réconciliation

22 juin 2023

Développer une «culture de la rencontre», puisque la diplomatie porte en elle l'effort de la rencontre: la conférence, organisée le 19 juin au palais San Callisto de Rome, par l'association internationale pontificale Carità politica, est partie de cette exigence fondamentale. La diplomatie est en effet un «instrument de dialogue, de coopération et de réconciliation» en lieu et place des revendications et des oppositions fratricides. Elle est en mesure de remplacer l'usage de la force, selon Carità politica.

Tel était le cœur de cette conférence intitulée: «La diplomatie du Saint-Siège et la culture de la rencontre», coordonnée par Alfredo Luciani, président de Carità politica, à laquelle ont participé Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats, mais aussi Mahmoud Talaat, ambassadeur d’Egypte près le Saint-Siège, et Marcus Bergmann, ambassadeur d'Autriche près le Saint-Siège. Carità politica, fondée il y a 30 ans comme mouvement de laïcs, organise régulièrement des colloques et séminaires sur la diplomatie vaticane.

«La culture de la rencontre sous-tend la vocation missionnaire que les représentants pontificaux, avec leurs collaborateurs, vivent dans leur ministère dans les différents pays du monde», a affirmé Mgr Gallagher, mettant en exergue quelques épisodes bibliques à partir desquels il est possible de réfléchir à la diplomatie pontificale: de la rencontre entre Abraham et le prêtre Melchisédech (Gn, 14, 17-20) — exemple éloquent de l'amitié entre les peuples depuis l'Antiquité — à celle entre le prophète Elisée et Naaman, le chef de l'armée du roi d'Aram (2 R, 5) et entre Darius, roi des Perses, et le prophète Daniel, jeté dans la fosse aux lions pour avoir transgressé le décret interdisant d'adresser des supplications à une divinité autre que le monarque perse lui-même (Dn, 6).

Les Evangiles relatent plusieurs rencontres avec des étrangers, dont Jésus est le protagoniste: la guérison du serviteur du centurion romain (Mt, 8, 5-13) et de la fille d'une femme syro-phénicienne dans la région de Tyr et Sidon (Mc, 7, 24-30), la parabole du bon Samaritain (Lc, 10, 25-37), l'entretien au puits avec une Samaritaine (Jn, 4, 1-42) et le dialogue avec Ponce Pilate (Jn, 18, 33-40).

Les rencontres de Jésus ont toujours un caractère personnel, a précisé Mgr Gallagher, poursuivant: «Il doit en être de même pour les rencontres des diplomates du Saint-Siège qui ne sont pas des fonc-tionnaires mais des pasteurs et qui, en tant qu'archevêques et prêtres, parlent au cœur des personnes qu'ils reçoivent». Le livre biblique qui exprime le mieux la culture de la rencontre est le livre des Actes des apôtres, où l'on trouve le récit de la Pentecôte, «sur lequel se fonde la certitude chrétienne que les êtres humains peuvent se comprendre et s'unir» dans une communauté fraternelle et solidaire.

Beatrice Guarrera