La conférence épiscopale de Slovénie a accueilli les 17 et 18 juin un forum international pour la paix et le dialogue dans la ville portuaire de Koper. Des délégations d'une quinzaine de pays étaient représentées ainsi que de nombreux leaders religieux de la zone balkanique. Présent sur place pour représenter le Saint-Siège, le cardinal-secrétaire d'Etat, Pietro Parolin a prononcé un discours pour rappeler combien le Saint-Siège est attaché à la stabilité des Balkans et œuvre pour la réconciliation.
Citant l'Evangile de saint Matthieu «heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu» (Mt 5, 9), le cardinal italien a rappelé que, fidèle à ces mots, «le Saint-Siège a toujours été perçu comme un acteur international souverain et indépendant, libre de tout intérêt matériel (politique, économique et militaire). Il est donc considéré comme une entité capable de servir de médiateur dans les conflits entre Etats ou d'aider à la réconciliation des parties en conflit, même à l'intérieur des Etats».
«Depuis janvier 1991, le Saint-Siège fait entendre sa voix, appelant au respect du droit des peuples à l'autodétermination» a encore souligné le cardinal Parolin qui a salué de nombreux exemples de coexistence pacifique entre personnes de différentes cultures, même si cette région «a malheureusement aussi montré qu'il suffit de peu de choses pour détruire une telle société, comme nous l'avons tous vu dans les années 1990».
A cette époque, a précisé le secrétaire d'Etat du Saint-Siège, «Jean-Paul ii , afin de promouvoir un profond travail de réconciliation, a lancé des appels répétés aux croyants et aux chefs religieux des trois communautés présentes dans ces Républiques, à savoir les catholiques, les orthodoxes et les musulmans, les exhortant à intensifier le dialogue et l'action commune dans la recherche d'un climat de paix et d'une culture de la rencontre entre des populations diverses, destinées à vivre ensemble dans la nouvelle Europe qui se dessine». Un appel qui est toujours actuel pour le cardinal Parolin: «Aujourd'hui encore, les Balkans ont besoin de beaucoup investir dans cette culture de la rencontre pour surmonter la culture de la confrontation, un thème cher au Pape François».
Le dialogue interreligieux est ainsi une condition essentielle pour la paix dans la région, comme le Pape François a pu le rappeler lors de son voyage apostolique en Bosnie et Herzégovine en 2015, rappelant à l'époque que les leaders religieux étaient «les premiers gardiens de la paix». Lorsqu'on parle de paix et de dialogue dans les Balkans, on ne peut «passer sous silence l'opportunité que représente l’Europe pour l'ensemble de la région». En effet, la perspective de l'élargissement de l' ue s'est révélée être «une occasion favorable pour promouvoir les réformes structurelles dans les domaines politique, économique et social, ainsi que pour favoriser la paix, la stabilité et la démocratie sur l'ensemble du continent». Pour leur part, «les pays des Balkans occidentaux aspirent à une intégration institutionnelle avec les Etats qui font déjà partie de l'Union européenne». Et le Saint-Siège, a rappelé le cardinal Parolin, «considère favorablement cette aspiration, la soutient fermement et espère qu'elle trouvera une réalisation valable et complète pour atténuer le sentiment d'abandon qui affecte les citoyens qui se tournent vers l'Union européenne avec l'espoir d'un avenir de croissance et de prospérité». «Je réitère la proximité du Saint-Siège avec tous les habitants de la région des Balkans et j'espère que cette importante conférence pourra contribuer à la construction de ponts, seules structures capables de nous maintenir en vie et de nous assurer un avenir, sans nous décourager face aux difficultés qui peuvent parfois surgir» a conclu le secrétaire d’Etat.
Dans la matinée du dimanche 18 juin, en la cathédrale de l'Assomp-tion de Marie à Koper, le cardinal Parolin a présidé une Messe solennelle en la fête du saint patron de la ville, Nazarius, premier évêque de la ville, concélébrée par le nonce apostolique en Slovénie, Mgr Jean-Marie Speich, l'évêque de Koper, Jurija Bizjak et des évêques et prêtres slovènes. Dans son homélie, le secrétaire d'Etat a souligné que «la mission des premiers disciples et de l'Eglise de tous les temps, qui prolonge celle du Seigneur Jésus, trouve son origine et sa motivation permanente dans la compassion, dans l'amour gratuit et actif qui nous pousse à soulager les misères d'autrui». Le Seigneur nous enseigne «qu'aucun service d'évangélisation et de promotion humaine n'est possible sans la miséricorde qui le motive et l'accompagne».