Une semaine après la Pentecôte, nous fêtons la Trinité, mystère qui peut devenir une impasse pour qui y cherche une tentative de mettre Dieu en équation. Les textes donnés par la liturgie en ce jour soulignent la façon dont Dieu se révèle à nous comme Celui qui est «tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité», comme celui qui «marche avec nous », qui «pardonnera nos fautes», qui «fera de nous son héritage». C’est précisément Celui en qui tout cela se réalise, le Christ, dont la mort et la résurrection conduisent à comprendre qu’il y a de la relation en Dieu même. C’est Celui que Dieu a envoyé dans le monde «non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé», qui révèle qui est Celui qu’il appelait Père. Le cœur de la Trinité révélée par l’irruption de l’événement Jésus dans l’histoire des hommes, c’est l’Amour qu’est Dieu lui-même: «Tendre et miséricordieux» dit la première lecture, «Dieu d’amour et de paix» écrit Paul aux Corinthiens, qui «a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique» dit Jésus dans l’Evangile de Jean. L’amour de Dieu pour le monde est ainsi présenté comme le cœur de ce mystère de la Trinité, mystère que nous approchons comme une réalité qui nous dépasse infiniment mais dans laquelle nous sommes invités à entrer, comme nous le disons au moment d’entrer dans la liturgie eucharistique, «pour la gloire de Dieu et le salut du monde». Ce sont finalement deux facettes de la même réalité: la gloire de Dieu c’est l’homme vivant, disait saint Irénée. Le salut du monde est effectivement la révélation et l’accomplissement de cette gloire que nous fêtons aujourd’hui. Si nous ne pouvons connaître Dieu que par ce qu’Il est pour nous dans l’œuvre de salut qu’Il réalise, la fête de la Trinité nous dit que ce qu’Il est pour nous, nous révèle ce qu’Il est en Lui-même: amour et relation. Comme le Fils nous révèle le visage du Père, l’économie du salut nous révèle la nature même de Dieu.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Dieu et mon être trinitaire
J’accepte ma réalité, mes pauvretés,
dans la foi;
l’Esprit m’ouvre à être cet amour
et cette vie déjà présents
en mon âme, grâce au Très-Haut,
à ses dons fertilisants;
ainsi j’accueille mon vrai Je,
mon être trinitaire, Le reçois.
Dieu est un compagnon de route
La fête de la Trinité me rappelle une réalité,
Dieu est Présent en Trois Personnes,
Il partage mes joies et souffrances;
Il m’offre Son Royaume, m’invite à imiter
Sa Charité,
afin d’être heureux, plus humain,
et j’accueille Sa Délivrance.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 4 juin, Sainte Trinité
Première lecture: Ex 34, 4-6. 8-9;
Psaume: Dn 3, 52-56;
Deuxième lecture: 2 Co 13, 11-13;
Evangile: Jn 3, 16-18.
Bruno Lachnitt*