L’Evangile de Jean nous révèle l’identité du Fils que nous ne saurions «définir» mais seulement approcher en marchant à sa suite, si nous sommes nous-même référés au Père comme à la source de laquelle nous nous recevons. Jésus, qui appelait Dieu «Abba», nous a appris à lui dire «notre Père». C’est dans le lien fraternel que nous recevons notre relation au Père. Ce chapitre 17 est situé entre le geste du lavement des pieds et le procès puis la mise à mort. Il importe de le garder à l’esprit si nous voulons bien l’entendre. Ce qui se joue là pour Jésus révèle le lien qu’il a avec son Père. Plutôt que tenter d’expliquer, laissons-le résonner, laissons ses paroles trouver un écho en nous. La lettre de Pierre nous met sur la voie: «Si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous». Le psaume 26 répond à la lecture des Actes sur la même note: dans une confiance radicale. C’est précisément ce que signifie être Fils: pas une once de résignation ou de soumission aliénante, mais la confiance qu’inspire un amour absolu et inconditionnel. Comment être Fils à la suite de Jésus si nous ne voulons pas l’entendre et l’éprouver? Et l’Amour absolu qui est au fondement de tout se dit pleinement là, dans le lavement des pieds et le don de cette vie livrée entre nos mains, l’amour poussé à l’extrême: deux événements dont Jésus nous donne ici le sens en s’adressant à ses disciples d’abord, puis à son Père. Sa prière dans l’Evangile d’aujourd’hui nous ramène à l’essentiel: que toute notre vie soit Eucharistie, c’est-à-dire à la fois action de grâce et offrande. Alors nous pourrons comprendre et goûter sa parole à son Père: «la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ» et nous reprendrons la fin du psaume 26: «Mon cœur m'a redit ta parole: «Cherchez ma face». «C'est ta face, Seigneur, que je cherche: ne me cache pas ta face».
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
La foi rend heureux
Dans ma foi adulte, proclamer la gloire de Dieu, ma survie,
est de me mettre à ton service,
te conduire à la vraie Vie;
je t’ouvre à être fraternel, au bonheur,
à la sainteté;
je veux et change ton mal-être en joie, j’écoute tes pauvretés.
Etre amour, être ajusté
Je demeure, dès aujourd’hui,
en l’existence éternelle;
mon âme exprime la charité, aime mon Ami, le Christ;
par Lui, je me laisse sauver de l’esprit d’homme impie et triste;
j’en sors libre, joyeux et ajusté du partage fraternel.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 21 mai, 7e dimanche de Pâques
Première lecture: Ac 1, 12-14;
Psaume: 26
Deuxième lecture: 1 P 4, 13-16;
Evangile: Jn 17, 1b-11a.
Bruno Lachnitt*