Les conférences épiscopales des Etats-Unis d’Amérique (Usccb) et du Canada (Cccb) ont exprimé leur gratitude pour la «Note commune» à travers des communiqués en anglais pour la première et bilingues (anglais et français) pour la seconde.
Mgr Paul S. Coakley, secrétaire de l’Usccb, définit le document comme un pas supplémentaire visant à exprimer la préoccupation et la sollicitude pastorale de l’Eglise pour les populations autochtones, qui ont subi de terribles souffrances à cause de l’héritage d’une mentalité colonisatrice. En accueillant favorablement le rejet renouvelé et la condamnation de la violence et des injustices commises contre elles, l’épiscopat américain rappelle le soutien constant de l’Eglise en faveur de leur dignité et de leurs droits humains. Du reste, expliquent les évêques, au cours des siècles qui ont suivi les Bulles papales utilisées pour justifier la «Doctrine of Discovery» — Dum Diversas (1452), Romanus Pontifex (1455) et Inter Caetera (1493) — de nombreux Papes ont proclamé avec courage les droits accordés par Dieu à tous les peuples; dans le même temps, toutefois, ils exhortent à ne pas oublier les moments où les chrétiens ont manqué d’audace et de clarté et les autorités ecclésiales n’ont pas réussi à s’opposer aux actions destructrices et immorales des puissances coloniales. A ce propos — précise le secrétaire de l’Usccb — «nous exprimons nous aussi notre profonde douleur et notre regret, et nous désirons offrir avec humilité notre solidarité, ainsi que notre disponibilité renouvelée à écouter et à apprendre. Nous continuerons — assure-t-il — à soutenir les politiques qui protègent les pauvres et les personnes vulnérables et qui offriront une assistance aux familles autochtones», à travers des initiatives caritatives, sanitaires et éducatives, et rendant plus facilement accessibles les documents d’archives et historiques.
Pour leur part, les évêques du Canada rappellent les «nombreuses déclarations publiées par l’Eglise et les Papes au cours des siècles qui ont défendu les droits et les libertés des peuples autochtones, par exemple la Bulle Sublimis Deus de 1537. En effet — ajoutent-ils — plus récemment, les Papes ont demandé pardon à de nombreuses reprises pour des actes commis» contre ces populations «par des chrétiens et chrétiennes» et «ayant entendu le désir» exprimé par ces populations, rejettent «en outre tout concept qui ne reconnaît pas les droits fondamentaux» de ces peuples, faisant également référence au récent pèlerinage pénitentiel du Pape François dans le pays, avec des étapes à Edmonton, Québec et Iqaluit (24-30 juillet 2022).
Soulignant que les trois Bulles pontificales utilisées pour justifier le phénomène n’ont «jamais été considérées comme des expressions de la foi catholique» et que les peuples autochtones ont «subi les terribles effets des politiques d’assimilation», la Cccb exprime sa pleine adhésion aux principes de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, dont la mise en œuvre contribuerait à améliorer les conditions de vie de ces derniers, et à soutenir leur auto-développement dans le respect de leur identité, de leur langue, de leur histoire et de leur culture.
Enfin, bien que les expériences soient différentes dans les divers pays, et méritent des approfondissements supplémentaires, les deux conférences épiscopales reconnaissent les opportunités de com-préhension commune, en souhaitant un plus grand dialogue et étude. Dans ce but, l’Usccb et la Cccb ont l’intention d’organiser un symposium universitaire, une initiative qui a reçu l’encouragement du Comité pontifical des sciences historiques et des dicastères (pour la culture et l’éducation et pour le service du développement humain intégral), signataires de la Note.