Les samaritains, il y a quinze jours, reconnaissaient en Jésus le «sauveur du monde»; l’aveugle né, dimanche dernier, le «Fils de l’Homme»; à quel nouveau pas dans la Foi sommes-nous invités aujourd’hui?
Nous pouvons nous retrouver dans les propos de Marthe et de Marie: «Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort»! Et puis nous sommes touchés de la vulnérabilité du Christ qui pleure. Se laisser toucher par l’autre: n’y a-t-il pas là le meilleur de notre humanité? Mais cet Evangile nous invite à aller au-delà. Nous marchons vers Pâques, nous allons renouveler les promesses de notre baptême et dans ce passage le mot croire est répété huit fois, invitation au-delà de l’humanité de Jésus qui nous touche à croire qu’il est la résurrection et la vie. Le signe de Lazare revenu à la vie, qui fait écho à la vision d’Ezéchiel, nous dit que l’esprit de Dieu est puissance de vie. Jésus est la vie parce qu’il est l’envoyé du Père, source de la vie. Ce signe vient une semaine avant la lecture de la passion où Jésus marche vers la mort. Thomas ne s’y trompe pas lorsque Jésus décide de revenir en Judée: «Allons-y nous aussi pour mourir avec lui». Monter vers Jérusalem c’est aller vers ce rendez-vous avec ceux qui ont décidé de le faire périr. Juste après le texte que nous venons d’entendre, Jean nous précise que les pharisiens et les chefs des prêtres, face au signe qu’il vient de faire, décident de le faire mourir. Qu’est-ce donc que nous devons entendre lorsqu’il dit: «Celui qui croit en moi ne mourra jamais?» Nous savons bien qu’être baptisés ne nous fait pas échapper à l’expérience de la mort. Cultiver la vulnérabilité à l’autre nous conduit peut-être à mesurer que la vraie vie n’est pas là où nous le pensions. Quelle est cette vie plus forte que la mort que nous sommes invités à reconnaître en Jésus? C’est le chemin qu’il nous reste à parcourir en l’accompagnant dans sa marche vers Pâques: c’est la vie donnée par amour qui est plus forte que la mort.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Jésus m'a réveillé
Hier, adulte, j'ai su: Jésus m’aime
comme Il a aimé Lazare;
Il ne m'a pas laissé endormi et désespéré,
j'étais un païen; le Christ m'a réveillé, libéré;
je suis Vivant, ce n'est pas le fruit
du hasard.
Lazare et ma vie
Quand, pour les apôtres, Lazare dort,
il me faut réveiller
ma foi et mon humanité, à m’en émerveiller.
Le décès de Lazare m’invite à vivre
ma part de bien,
à renoncer aux diverses tentations auxquelles je tiens.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 26 mars, ve Dimanche de carême
Première lecture: Ez 37, 12-14;
Psaume: 129
Deuxième lecture: Rm 8, 8-11;
Evangile: Jn 11, 1-45.
Bruno Lachnitt*