Ne cherchons pas à nous représenter la transfiguration comme un événement accessible à nos sens ou à y voir la manifestation de la divinité de Jésus qui serait cachée sous l’apparence de son humanité. L’Eglise a toujours pensé sans confusion ni séparation l’humanité et la divinité de Jésus, résistant à la tentation permanente de les penser en concurrence. Au concile de Nicée, elle a affirmé ce que nous confessons encore: consubstantiel au Père il est descendu du ciel et s’est fait homme. Autre façon de dire ce que Paul écrivait aux philippiens: ayant la condition de Dieu, il s’est abaissé. Un siècle après, le concile d’Ephèse affirme qu’il n’y a pas en Jésus l’homme d’un côté et Dieu de l’autre, que le même est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme. Ainsi le concile affirme-t-il du Verbe de Dieu ce qui est vrai de l’homme Jésus et désigne-t-il Marie «Mère de Dieu», affirmation dont le sens est christologique: ce qu’on dit de l’homme Jésus peut être dit du Verbe de Dieu. Le concile donne comme exemples: le Verbe de Dieu a souffert et connu la mort en sa chair. On ne peut alors aller au Père que par Lui et il dit à Philippe que celui qui l’a vu a vu le Père (Jn 14, 6-9): ne cherchons pas d’autre chemin pour connaître le Père que de nous attacher à l’homme Jésus, l’aimer, le suivre. Le Fils dans son humanité nous révèle le Père. Ainsi Pierre, Jacques et Jean ne voient-ils plus que Jésus seul! Ne serait-ce pas l’essentiel à retenir de cette page d’Evangile en regard de la parole qui le désigne comme Fils bien aimé et nous invite à l’écouter? Jésus seul et non le merveilleux qui pourrait cacher plus qu’il ne révèle, si nous le prenions comme un prétexte pour déserter l’humanité de Jésus. Ce temps de carême est un temps privilégié pour nous attacher un peu plus à Jésus en mettant nos pas dans les siens. Nous pourrions être tentés de dresser notre tente en un lieu imaginaire, et il ne nous reste que l’humanité de Jésus seul, mais avec Lui nous avons tout!
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
L’Eucharistie, une aide à être Vivant
Chaque Eucharistie en Jésus est une pause vivifiante
sur la montagne; à ma sortie de la messe, en serviteur,
je retourne dans la ville, à ma vie, je descends des hauteurs
pour m’efforcer d’y faire vivre la noble Parole sanctifiante.
L’Amour du Christ me transforme
J’ai découvert, adulte, en Jésus, le Mystère de Dieu,
Il est à l’œuvre, me révèle, en des instants de Vérité,
mon vrai Je! J’écoute au mieux Son Message miséricordieux,
Le laisse agir, Il me transforme, j’en deviens charité!
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 5 mars, iie du Temps de Carême
Première lecture: Jn 12, 1-4;
Psaume: 32
Deuxième lecture: 2 Tm 1, 8-10;
Evangile: Mt 17, 1-9.
Bruno Lachnitt*