Audience générale du 7 décembre
Chers frères et sœurs, bonjour!
Dans le processus de discernement, il est important de rester également attentifs à la phase qui suit immédiatement la décision prise, afin de voir les signes qui la confirment ou ceux qui l’infirment. Je dois prendre une décision, je fais un discernement, pour ou contre, des sentiments, je prie... puis ce processus se termine et je prends la décision et ensuite vient cette phase où nous devons faire attention, voir. Parce que dans la vie, il y a des décisions qui ne sont pas bonnes et il y a des signes qui la démentent, en revanche ils confirment les bonnes.
En effet, nous avons vu que le temps est un critère fondamental pour reconnaître la voix de Dieu au milieu de tant d’autres voix. Lui seul est Seigneur du temps: c’est là une marque de garantie de son originalité, qui le distingue des imitations qui tentent de parler en son nom sans y parvenir. Un des traits distinctifs du bon esprit est le fait qu’il communique une paix qui dure dans le temps. Si tu fais un approfondissement, puis tu prends la décision, et cela te donne une paix qui dure dans le temps, c’est un bon signe qui indique que la démarche a été bonne. Une paix qui apporte harmonie, unité, ferveur, zèle. Tu sors de l’approfondissement meilleur que tu n’y es entré.
Par exemple, si je prends la décision de consacrer une demi-heure supplémentaire à la prière, et puis je réalise que je vis mieux les autres moments de la journée, je suis plus serein, moins anxieux, je fais mon travail avec plus de soin et d’entrain, même les relations avec certaines personnes difficiles deviennent plus agréables...: ce sont autant de signes importants qui sont en faveur de la bonté de la décision prise. La vie spirituelle est circulaire: le bienfait d’un choix profite à tous les domaines de notre vie. Parce que c’est une participation à la créativité de Dieu.
Nous pouvons reconnaître certains aspects importants qui nous aident à discerner le moment qui suit la décision comme une possible confirmation de sa bonté, parce que le moment successif confirme la justesse de la décision. D’une certaine manière, nous avons déjà rencontré ces aspects importants au cours de ces catéchèses, mais maintenant elles trouvent leur application ultérieure.
Un premier aspect est de savoir si l’on peut considérer la décision comme une éventuelle réponse à l’amour et à la générosité du Seigneur à mon égard. Elle ne naît pas de la peur, elle ne naît pas d’un chantage affectif ou d’une contrainte, mais elle naît de la gratitude pour le bien reçu, qui pousse le cœur à vivre avec générosité la relation avec le Seigneur.
Un autre élément important est la conscience de se sentir à sa place dans la vie — cette tranquillité d’esprit: «Je suis à ma place» — et le sentiment de faire partie d’un dessein plus vaste, auquel on souhaite apporter sa contribution. Sur la place Saint-Pierre, il existe deux points précis — les foyers de l’ellipse — à partir desquels on peut voir les colonnes du Bernin parfaitement alignées. De même, l’être humain peut reconnaître qu’il a trouvé ce qu’il cherche lorsque sa journée devient plus ordonnée, qu’il perçoit une intégration croissante entre ses multiples centres d’intérêt, qu’il établit une correcte hiérarchie d’importance et qu’il réussit à vivre tout cela avec facilité, en affrontant les difficultés qui se présentent avec une énergie et une force d’âme renouvelées. Ce sont là des signaux que tu as pris une bonne décision.
Un autre bon signe, par exemple, de confirmation est le fait de rester libre par rapport à ce qui a été décidé, prêt à le remettre en question, voire à y renoncer face à d’éventuels démentis, en essayant d’y trouver un possible enseignement du Seigneur. Non pas parce que Lui veut nous priver de ce qui nous est cher, mais pour le vivre avec liberté, sans attachement. Seul Dieu sait ce qui est vraiment bon pour nous. La possessivité est l’ennemi du bien et elle tue l’affection, attention à cela, la possessivité est l’ennemi du bien, elle tue l’affection: les nombreux cas de violence dans le milieu domestique, dont nous avons malheureusement de fréquentes nouvelles, naissent presque toujours de la prétention de posséder l’affection de l’autre, de la recherche d’une sécurité absolue qui tue la liberté et étouffe la vie, en la rendant infernale.
Nous pouvons aimer seulement dans la liberté, c’est pourquoi le Seigneur nous a créés libres, libres aussi de lui dire non. Lui offrir ce qui nous est le plus cher est dans notre intérêt, cela nous permet de le vivre de la meilleure manière possible dans la liberté, comme un don qu’Il nous a fait, comme un signe de Sa bonté gratuite, en sachant que notre vie, comme toute l’histoire, est entre Ses mains bienveillantes. C’est ce que la Bible appelle la crainte de Dieu, c’est-à-dire le respect de Dieu, non pas que Dieu me fasse peur, non: un respect, une condition indispensable pour accepter le don de la Sagesse (cf. Si 1, 1-18). C’est la crainte qui chasse toutes les autres craintes, car elle est orientée vers Celui qui est le Seigneur de toutes choses. Devant Lui, rien ne peut nous troubler. C’est l’expérience étonnante de saint Paul, qui disait: «Je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance. J’ai été formé à tout et pour tout: à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations. Je peux tout en celui qui me donne la force» (Ph 4, 12-13). Voilà l’homme libre, qui bénit le Seigneur à la fois lorsque surviennent les bonnes choses et lors-que surviennent les moins bonnes: qu’il soit béni et allons de l’avant!
Reconnaître cela est fondamental pour une bonne prise de décision, et nous rassure sur ce que nous ne pouvons pas contrôler ou prévoir: la santé, l’avenir, les êtres chers, nos projets. Ce qui importe, c’est que notre confiance soit placée dans le Seigneur de l’univers, qui nous aime immensément et sait que nous pouvons construire avec Lui quelque chose de merveilleux, quelque chose d’éternel. La vie des saints nous le montre de la manière la plus belle qui soit. Allons de l’avant en cherchant toujours à prendre des décisions de cette ma-nière, en priant et en écoutant ce qui se passe dans notre cœur et en allant de l’avant lentement, courage!
Parmi les pèlerins qui participaient à l’audience générale du 7 décembre, se trouvaient les groupes francophones suivants:
De France: Collège Saint-Régis-Saint Michel, du Puy-en-Velay.
Je salue cordialement les personnes de langue française en particulier les jeunes du collège Saint Régis-Saint Michel du Puy-en-Velay.
Frères et sœurs, demain nous fêterons l’Immaculée Conception. Demandons par l’intercession de la Vierge Marie la grâce de savoir prendre de bonnes décisions, afin de mener une vie de sainteté sous le regard de Dieu et dans l’amour du prochain.
Que Dieu vous bénisse!