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Les différentes interventions

01 décembre 2022

La rencontre entre les 62 évêques allemands présents à Rome pour la visite ad limina Apostolorum et des responsables des dicastères romains s’est déroulée dans la matinée du vendredi 18 novembre à l'Institut patristique Augustinianum de Rome. Une réunion interdicastérielle «prévue depuis un certain temps», précise le communiqué conjoint du Saint Siège et des évêques allemands, «comme une occasion de réfléchir ensemble sur le chemin synodal en cours en Allemagne, convoqué en réponse aux cas d'abus sexuels sur mineurs par des ecclésiastiques»

Les échanges ont été modérés par le cardinal Pietro Parolin, qui, en ouvrant les travaux, a rappelé «le lien de communion et d'amour qui unit les évêques entre eux et avec le Successeur de Pierre». Le secrétaire d’Etat a également souligné l’importance de ce temps d’échange «comme moment de partage et de grâce, d'unité dans les différences». Il a évoqué les préoccupations que le chemin synodal suscite, et souligné le risque de «réformes de l'Eglise et non dans l'Eglise».

Prenant la parole, Mgr Georg Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande, a évoqué l'esprit du chemin synodal en Allemagne, «fondé sur l'écoute du peuple de Dieu et le deuil des abus commis par les membres du clergé». Le président a également énuméré les sujets traité aux cours des assemblées synodales: «Le pouvoir et la répartition des pouvoirs dans l'Eglise, la participation communautaire et la planification missionnaire, la vie sacerdotale aujourd'hui, le rôle des femmes dans les ministères et les bureaux de l'Eglise», en y incluant également l’amour «dans la sexualité et dans les relations». Se prononçant sur le synode convoqué par le Pape François, Mgr Bätzing a exprimé sa satisfaction pour l’initiative et pour la décision d’en prolonger la durée.

Les cardinaux Ladaria et Ouellet, respectivement préfets des dicastères pour la doctrine de la foi et pour les évêques se sont également exprimés, et «ont parlé franchement et clairement des préoccupations et des réserves concernant la méthodologie, les contenus et les propositions du chemin synodal, proposant, au bénéfice de l'unité de l'Eglise et de sa mission évangélisatrice, que les demandes qui ont émergé jusqu'à présent soient incluses dans le synode de l'Eglise universelle».

Après les interventions, un temps de dialogue ouvert a permis de poursuivre les échanges notamment sur «l'importance et l'urgence de définir et d'approfondir certaines des questions», comme par exemple «celles relatives aux structures de l'Eglise, au ministère sacré et à son accès, à l'anthropologie chrétienne».

Dans le même temps, il est apparu un consensus sur la nécessité de continuer «en chemin avec l'ensemble du peuple de Dieu, saint et patient, même dans la confrontation de positions différentes». De nombreuses interventions ont indiqué la centralité de l'évangélisation et de la mission comme objectif ultime des processus en cours, ainsi que la conscience de l'indisponibilité de certains sujets, indique le communiqué, qui dévoile quelques-unes des propositions avancées au cours de la rencontre, comme l’application d’un «moratoire au chemin synodal allemand, qui n'a pas trouvé d'espace», et celle «d'encourager la poursuite de la réflexion et l'écoute mutuelle à la lumière des perplexités apparues».

En conclusion, le cardinal secrétaire d'Etat s'est félicité de la discussion, non formelle, mais nécessaire et constructive, qui «ne peut être ignorée» dans les cheminements en cours. Ce processus d’écoute et de dialogue sera amené à se poursuivre au cours des prochains mois, «afin de contribuer à l'enrichissement de la voie synodale allemande et du synode universel de l'Eglise».