Angelus du 16 octobre

Un rosaire pour la paix
et pour le peuple ukrainien martyr

 Un rosaire pour la paix et pour le peuple ukrainien martyr  FRA-042
20 octobre 2022

Le Pape soutient l’initiative de l’Aide à l’Eglise en détresse


Chers frères et sœurs, bonjours!

L’Evangile de la liturgie d’aujourd’hui se termine par une question préoccupée de Jésus: «Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Lc 18, 8). Comme pour dire: quand je viendrai à la fin de l’histoire — mais, pouvons-nous penser, même maintenant, à ce moment de la vie — trouverai-je un peu de foi en vous, dans votre monde? C’est une question sérieuse. Imaginons que le Seigneur vienne aujourd’hui sur terre: il verrait, malheureusement, tant de guerres, tant de pauvreté, tant d’inégalités, et en même temps de grandes conquêtes de la technique, des moyens modernes et des gens qui courent toujours, sans jamais s’arrêter; mais trouverait-il des personnes qui lui consacrent du temps et de l’affection, qui le mettent au premier plan? Et surtout, demandons-nous: que trouverait-il en moi, si le Seigneur venait aujourd’hui, que trouverait-il en moi, dans ma vie, dans mon cœur? Quelles priorités de ma vie verrait-il?

Souvent, nous nous concentrons sur beaucoup de choses urgentes mais pas nécessaires, nous nous occupons et nous préoccupons de nombreuses réalités secondaires; et peut-être, sans nous en rendre -compte, négligeons-nous ce qui compte le plus et nous laissons notre amour pour Dieu refroidir, se refroidir peu à peu. Aujourd’hui, Jésus nous offre le remède pour réchauffer une foi tiédie. Et quel est le remède? La prière. La prière est la médecine de la foi, le reconstituant de l’âme. Il faut, cependant, que ce soit une prière constante. Si nous devons suivre un traitement pour aller mieux, il est important de bien l’observer, de prendre les médicaments de façon et aux moments adéquats, avec constance et régularité. C’est ce qu’il faut en tout dans la vie. Pensons à une plante que nous gardons à la maison: nous devons la nourrir avec constance chaque jour, nous ne pouvons pas l’inonder d’eau et puis la laisser sans eau pendant des semaines! A plus forte raison pour la prière: on ne peut pas vivre seulement de moments forts ou de rencontres intenses de temps en temps pour ensuite «entrer en hibernation». Notre foi va s’assécher. Il faut l’eau quotidienne de la prière, il faut un temps dédié à Dieu, afin qu’Il puisse entrer dans notre temps, dans notre histoire; de moments constants où nous lui ouvrons le cœur, afin qu’Il puisse répandre en nous chaque jour amour, paix, joie, force, espérance; c’est-à-dire, nourrir notre foi.

C’est pourquoi Jésus parle aujourd’hui «à ses disciples — à tous, pas seulement à quelques-uns! — de la nécessité de prier sans cesse et de ne pas se décourager» (v. 1). Mais on pourrait objecter: «Mais moi, comment puis-je le faire? Je ne vis pas dans un couvent, je n’ai pas beaucoup de temps pour prier!». A cette difficulté, qui est vraie, peut peut-être venir en aide une pratique spirituelle savante, que l’on a un peu oubliée aujourd’hui, que nos aînés, surtout les grands-mères, connaissent bien: celle que l’on appelle les jaculatoires. Le nom est un peu désuet, mais la substance est bonne. De quoi s’agit-il? De très brèves prières, faciles à mémoriser, que nous pouvons répéter souvent pendant la journée, au cours des différentes activités, pour rester «connectés» avec le Seigneur. Prenons quelques exemples. Dès que nous nous réveillons, nous pouvons dire: «Seigneur, je te remercie et je t’offre cette journée»: c’est une petite prière; puis, avant une activité, nous pouvons répéter: «Viens, Esprit Saint»; et entre une chose et l’autre, prier ainsi: «Jésus, j’ai confiance en toi, Jésus, je t’aime». Des petites prières, mais qui nous maintiennent en contact avec le Seigneur. Combien de fois envoyons-nous des «messages» aux personnes que nous aimons! Faisons-le aussi avec le Seigneur, afin que le cœur reste connecté à Lui. Et n’oublions pas de lire ses réponses. Le Seigneur répond, toujours. Où les trouve-t-on? Dans l’Evangile, à tenir toujours sous la main et à ouvrir chaque jour quelques fois, pour recevoir une Parole de vie qui nous est adressée.

Et revenons à ce conseil que j’ai donné tant de fois: ayez un petit Evangile de poche, dans votre poche, dans votre sac, et ainsi, quand vous avez une minute, ouvrez et lisez quelque chose, et le Seigneur répondra.

Que la Vierge Marie, fidèle à l’écoute, nous enseigne l’art de toujours prier, sans nous lasser.

Après l’Angelus, le Saint-Père a ajouté les paroles suivantes:

Chers frères et sœurs! Le 10 octobre de l’an dernier s’est ouverte la première phase de la xvie assemblée générale ordinaire du synode des évêques, sur le thème «Pour une Eglise synodale: communion, participation, mission». Depuis lors se déroule dans les Eglises particulières la première phase du synode, avec l’écoute et le discernement. Les fruits du processus synodal lancé sont nombreux, mais pour qu’ils parviennent à pleine maturation, il est nécessaire de ne pas se précipiter. Par conséquent, afin de disposer d’un temps de discernement plus long, j’ai décidé que cette assemblée synodale se déroulera en deux sessions. La première aura lieu du 4 au 29 octobre 2023 et la seconde en octobre 2024. J’espère que cette décision favorisera la compréhension de la synodalité en tant que dimen-sion constitutive de l’Eglise, et qu’elle aidera tous à la vivre sur un chemin de frères et sœurs qui témoignent de la joie de l’Evangile.

Aujourd’hui, à Boves (Coni), seront proclamés bienheureux le père Giuseppe Bernardi et le père Mario Ghibaudo, curé et vicaire, tués en haine de la foi en 1943. Dans l’extrême danger, ils n’abandonnèrent pas le peuple qui leur avait été confié, mais l’assistèrent jusqu’à l’effusion du sang, partageant le destin tragique d’autres citoyens, exterminés par les nazis. Que leur exemple suscite chez les prêtres le désir d’être des pasteurs selon le cœur du Christ, toujours aux côtés de leur peuple. Applaudissons les nouveaux bienheureux!

Mardi prochain, 18 octobre, la Fondation «Aide à l’Eglise en détresse» promeut l’initiative «Un million d’enfants récite le Rosaire pour la paix dans le monde». Merci à tous les enfants qui participent! Nous nous unissons à eux et nous confions à l’intercession de la Sainte Vierge le peuple ukrainien martyr et les autres populations qui souffrent de la guerre et de toute forme de violence et de pauvreté.

A propos de la pauvreté, demain aura lieu la journée mondiale du refus de la pauvreté: chacun peut apporter son aide pour une société où personne ne se sente exclu parce qu’indigent.

Je vous salue tous, romains et pèlerins de divers pays: familles, groupes paroissiaux, associations. Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.