Nous cherchons la communion dans l’Eglise et cette page d’Evangile semble annoncer la division comme une conséquence du feu de l’Esprit. La lettre aux hébreux nous dit qu’«elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles; elle juge des intentions et des pensées du cœur». La Parole créatrice sépare au livre de la Genèse et la Parole salvatrice réintroduit une différence là où le mensonge fait régner la confusion. Mais c’est d’abord à l’intérieur de nous que ce glaive dont nous parle cette page d’Evangile commence par trancher, séparer comme la Parole créatrice. A l’opposé de nos rêves de paix à la manière du monde, nous sommes invités à un baptême où tout notre être est engagé dans une traversée où le feu vienne nous prendre au cœur comme les disciples sur le chemin d’Emmaüs. Séparer, nous dit la Bible, c’est l’œuvre du Créateur: séparer la lumière et les ténèbres, mettre à part ce petit peuple au milieu des nations, appeler les douze, trancher dans nos vies pour débusquer l’imposture et le mensonge. Mais à chaque fois que, prenant la place de Dieu, nous nous mettons à séparer, c’est plus souvent l’exclusion et la mort que nous semons dans une clôture jalouse: nous transformons l’élection en privilège, l’injustice en malédiction et nous fermons aux pauvres les portes du Royaume sans y entrer nous-mêmes.
Mais depuis le début de cette année liturgique, à chaque page de l’Evangile de Luc, c’est dans la marge de cette compréhension jalouse de l’élection que nous voyons le salut surgir, parmi les publicains et les pêcheurs au cœur desquels le feu a pris. Aujourd’hui encore, celles et ceux qui sont engagés aux côtés des plus pauvres, expérimentent qu’il y a des fidélités qui séparent. C’est la place qu’ils ont dans nos vies qui reste le critère ultime de la justesse des divisions dans lesquelles nous sommes pris.
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Jésus, le monde impie et moi
Jésus Christ fustige les fausses paix d’un monde en perte de morale;
comme Lui, je blâme, refuse toute loi impie et immorale;
en cette Cité où l’argent, l’ego sont totalitaires,
je vis les valeurs de Dieu, veux bâtir un Ciel sur la terre.
Jésus, Son Esprit et ma conversion
O Jésus, Ton Feu purifie ma conduite d’autrefois,
m’amène, peu à peu, à écouter et à suivre Ta Parole.
Ton Esprit me conduit, m’enflamme, me convertit; j’ai foi
en un monde nouveau où Ton Feu se mue en une parabole.
Frank Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 14 août, xxe du Temps ordinaire
Première lecture: Jr 38, 4-6.8-10
Psaume: 39
Deuxième lecture: He 12, 1-4
Evangile: Luc 12, 49-53
Bruno Lachnitt*