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Que le monde n’oublie pas le cri de douleur de la Birmanie et de l’Ukraine

 Que le monde n’oublie pas le cri de douleur  de la Birmanie et de l’Ukraine  FRA-025
21 juin 2022

Chers frères et sœurs, bonjour et bon dimanche!

En Italie et dans d’autres pays, on célèbre aujourd’hui la solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ. L’Eucharistie, instituée lors de la Dernière Cène, était comme le point d’arrivée d’un parcours, le long duquel Jésus l’avait préfiguré à travers certains signes, en particulier la multiplication des pains, racontée dans l’Evangile de la liturgie d’aujourd’hui (cf. Lc 9, 11b -17). Jésus prend soin de la grande foule qui l’a suivi pour écouter sa parole et être délivrée de divers maux. Il bénit cinq pains et deux poissons, les rompt, les disciples les distribuent et «ils mangèrent et furent tous rassasiés» (Lc 9, 17), dit l’Evangile. Dans l’Eucharistie, chacun peut faire l’expérience de cette attention aimante et concrète du Seigneur. Celui qui reçoit le Corps et le Sang du Christ avec foi non seulement mange, mais est rassasié. Manger et être rassasié: ce sont deux besoins fondamentaux, qui sont satisfaits dans l’Eucharistie.

Manger. «Ils mangèrent», écrit saint Luc. A la tombée de la nuit, les disciples conseillent à Jésus de congédier la foule, afin qu’ils puissent aller chercher de la nourriture. Mais le Maître veut pourvoir à cela aussi: il veut aussi donner à manger à ceux qui l’ont écouté. Cependant, le miracle des pains et des poissons ne s’opère pas de manière spectaculaire, mais presque réservée, comme aux noces de Cana: le pain augmente en passant de main en main. Et tandis qu’elle mange, la foule se rend compte que Jésus s’occupe de tout. Voilà le Seigneur présent dans l’Eucharistie: il nous appelle à être citoyens du Ciel, mais en attendant, il tient compte du chemin que nous devons affronter ici-bas. Si j’ai peu de pain dans mon sac, Il le sait et Il s’en soucie.

Parfois, il y a le risque de confiner l’Eucharistie à une dimension vague, lointaine, peut-être lumineuse et parfumée d’encens, mais loin des difficultés de la vie quotidienne. En réalité, le Seigneur prend à cœur tous nos besoins, en commençant par les plus élémentaires. Et il veut donner l’exemple aux disciples, en disant: «Donnez-leur vous-mêmes à manger» (v. 13), à ceux qui l’avaient écouté pendant la journée. Notre adoration eucharistique trouve sa vérification lorsque nous prenons soin de notre prochain, comme le fait Jésus: autour de nous, il y a une faim de nourriture, mais aussi de compagnie, il y a une faim de consolation, d’amitié, de bonne humeur, il y a une faim d’attention, il y a une faim d’être évangélisés. Nous trouvons cela dans le Pain eucharistique: l’attention du Christ à nos besoins et l’invitation à faire de même à l’égard de ceux qui nous entourent. Il faut manger et donner à manger.

En plus de manger, il ne faut cependant pas manquer d’être rassasié. La foule se rassasia de l’abondance de nourriture, et aussi de la joie et de l’étonnement de l’avoir reçue de Jésus! Nous avons certes besoin de nous nourrir, mais aussi d’être rassasiés, c’est-à-dire de savoir que la nourriture nous est donnée par amour. Dans le Corps et le Sang du Christ, nous trouvons sa présence, sa vie donnée pour chacun de nous. Non seulement il nous aide à aller de l’avant, mais il se donne lui-même: il devient notre compagnon de voyage, entre dans notre vie, visite nos solitudes, en redonnant sens et enthousiasme. Cela nous rassasie, quand le Seigneur donne un sens à notre vie, à nos obscurités, à nos doutes, mais Il voit le sens et ce sens que le Seigneur nous donne nous rassasie, cela nous donne ce «plus» que nous recherchons tous: c’est-à-dire la présence du Seigneur! Car grâce à la chaleur de sa présence notre vie change: sans Lui elle serait vraiment grise. Adorant le Corps et le Sang du Christ, demandons-lui avec le cœur: «Seigneur, donne-moi le pain quotidien pour aller de l’avant, Seigneur, rassasie-moi de ta présence!».

Que la Vierge Marie nous apprenne à adorer Jésus vivant dans l’Eucharistie et à le partager avec nos frères et sœurs.

A l’issue de l’Angelus, le Pape a prononcé les paroles suivantes:

Chers frères et sœurs! Hier, à Séville, ont été béatifiés des religieux de la famille dominicaine: Angelo Marina Alvarez et dix-neuf compagnons; Juan Aguilar Donis et quatre compagnons, de l’Ordre des frères prêcheurs; Isabella Sánchez Romero, une religieuse âgée de l’Ordre de Saint-Dominique, et Fruttuoso Pérez Marquez, laïc tertiaire dominicain. Tous tués en haine de la foi lors de la persécution religieuse qui eut lieu en Espagne dans le contexte de la guerre civile du siècle dernier. Leur témoignage d’adhésion au Christ et de pardon pour leurs meurtriers nous montre le chemin de la sainteté et nous encourage à faire de la vie une offrande d’amour à Dieu et à nos frères. Applaudissons ces nouveaux bienheureux.

De Birmanie nous arrive encore le cri de douleur de nombreuses personnes qui manquent d’une aide humanitaire de base et qui sont contraintes de quitter leur maison parce qu’elles ont été brûlées et pour échapper à la violence. Je m’unis à l’appel des évêques de cette terre bien-aimée, afin que la communauté internationale n’oublie pas la population birmane, afin que la dignité humaine et le droit à la vie soient respectés, ainsi que les lieux de culte, les hôpitaux et les écoles. Et je bénis la communauté birmane en Italie, représentée ici aujourd’hui.

Mercredi prochain, 22 juin, commencera la xe Rencontre mondiale des familles, qui aura lieu à Rome et dans le même temps à travers le monde entier. Je remercie les évêques, les curés et les agents de la pastorale familiale qui ont convoqué les familles à des moments de réflexion, de célébration et de fête. Je remercie en particulier les époux et les familles qui témoigneront de l’amour familial comme vocation et chemin de sainteté. Bonne rencontre!

Et à présent, je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays. Et n’oublions pas le peuple ukrainien martyrisé en ce moment, un peuple qui souffre. Je voudrais qu’une question demeure en chacun de vous: qu’est-ce que je fais aujourd’hui pour le peuple ukrainien? Est-ce que je prie? Est-ce que je fais quelque chose? Est-ce que j’essaie de comprendre? Qu’est-ce que je fais aujourd’hui pour le peuple ukrainien? Que chacun réponde dans son cœur.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!