Ce texte d’Evangile n’est-il pas choquant? Que Jésus rétorque à celui qui sollicite d’aller d’abord enterrer son père avant de le suivre: «Laisse les morts enterrer leurs morts», ça heurte! Il ne s’agit pourtant pas d’une considération générale sur les funérailles mais de l’expression d’une exigence radicale à l’heure décisive où Jésus a pris la route dont il sait qu’elle le mène à la Croix. C’est dans ce contexte qu’il convient d’entendre ces appels rudes à le suivre: l’ordre des priorités est bouleversé, chacun est invité à considérer à quoi il est vraiment prêt pour le suivre. Avons-nous déjà fait dans nos vies l’expérience d’un tel appel? Ce peut être parce qu’on est amoureux, parce qu’on trouve sa voie, qu’on croise l’injustice et que cela nous conduit à nous engager… L’appel de Dieu dans nos vies se fait souvent entendre à travers d’autres appels qui viennent bousculer notre confort et nos priorités.
Paul rappelle aux Galates qu’ils ont été appelés à la liberté pour être vraiment libres. La liberté est l’enjeu d’un véritable combat intérieur. Entre le meilleur et le pire en nous, l’emportera ce que nous nourrissons, et il nous appartient de faire en sorte de nourrir le bon plutôt que le mauvais. Chacun(e) de nous peut examiner dans sa vie ce qui nourrit l’un ou l’autre, repérer quelle part de nous est alimentée par l’une ou l’autre activité, ou par telle émission regardée à la télé. Ne pas laisser affamer ce qu’il y a de meilleur en vous, trouver comment nourrir cette part de soi qui est présence de Dieu au plus profond de nous-même, c’est ainsi que nous pouvons nous rendre sensibles à l’écoute des appels qui pourront ouvrir dans nos vies des perspectives nouvelles et donner sens à la liberté que nous avons reçue. Ainsi, la radicalité de l’Evangile ne sera plus une exigence extérieure écrasante, mais l’appel du grand large entendu par le marin, une invitation à aller au bout de ses rêves. Quel rêve plus grand que d’aimer à la mesure de Dieu?
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Ma Jérusalem et toi
Ma croix, par l’Esprit Saint, m’ouvre à être un apôtre de l’amour;
ma marche vers Jérusalem est un voyage en l’oraison;
j’ai une priorité, être debout et agir tous les jours,
pour le Royaume, déjà, en la Cité et en ta maison.
Ma foi, les impies et toi
Je fuis tout jugement; il fige l’autre en ses fautes, ses travers.
Souvent, la foule hostile me rejette pour ma foi, mon discours;
je combats, en Jésus, leur agir égoïste et pervers.
Ma prière ouvre des hommes à Dieu, à vivres en eux Son Amour.
Frank Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 26 juin, xiiie du Temps ordinaire
Première lecture: 1 R 19, 16. 19-21
Psaume: 15
Deuxième lecture: Ga 5, 1.13-18
Evangile: Luc 9, 51-62
Bruno Lachnitt*