Paul écrit aux Romains que l’Esprit qu’ils ont reçu ne fait pas d’eux des esclaves. Mais qu’est-ce qu’être libre? Les esclavages que nous vivons sont souvent, dans nos pays démocratiques, des esclavages consentis. On peut être esclave de son portable, de la télé, de ce qu’on possède et qui finalement nous possède ou du pouvoir qu’on a, même s’il est limité. Fêter l’Esprit Saint nous invite à regarder de quoi nous sommes dépendants, les attachements devenus des liens qui entravent notre marche dans l’Esprit.
Car la liberté dans l’Esprit est un chemin à inventer. La volonté de Dieu sur nous n’est pas comme un tiret pointillé dessiné à l’avance qu’il suffirait de suivre. Dieu est le seul dont on peut dire avec assurance que faire sa volonté nous rende vraiment libres, car sa volonté, c’est précisément nous libérer de tous les esclavages, y compris ceux que nous choisissons nous-mêmes, et nous permettre à son image d’inventer un visage unique de lui, une figure de sainteté offerte aux autres.
Une hymne de Didier Rimaud dit: «Servir Dieu rend l’homme libre comme lui». Si la servitude est l’asservissement à qui a du pouvoir sur nous, se mettre au service de plus faible que soi rend au contraire plus libre et grandit. C'est le chemin montré par Jésus qui étant à l'égal de Dieu est venu au milieu de nous comme celui qui sert. Son Esprit, ce défenseur promis dans l'Evangile d'aujourd’hui, nous conduit sur ce chemin.
Dans l’Evangile de ce jour, Jésus dit aux apôtres que l’Esprit Saint, le Défenseur, leur fera ressouvenir de tout ce qu’il leur a dit. Relire sa vie, c’est y discerner avec l’aide de l’Esprit Saint les moments où Dieu nous a visités, en repérant les moments qui nous ont fait grandir, nous ont construit. C’est cet exercice que Jésus invite les apôtres à faire à la lumière de l’Esprit Saint: revisiter les moments passés avec lui, les paroles qu’il leur a dites, et y repérer ce qui fonde leur marche à sa suite. Pourquoi pas faire de même en ce temps de Pentecôte.
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Le Christ, ma vie et mon agir
Je ressens dans mon âme en joie la Vérité du Christ;
j’ajuste mes jours aux Siens; Ils m’offrent le Salut, enfin j’existe;
en l’oraison du matin, j’écoute, m’ouvre à Sa Sagesse,
à Sa Charité; Elles prennent chair en mon agir, sa tendresse.
La Paix du Christ, l’autre et moi
Ô Christ, apprends-moi à recevoir et à vivre Ta Paix;
Elle demeure en mon âme, m’ouvre à accueillir l’Esprit-Saint.
Il me remplit de Son Feu; je te l’offre avec respect;
Il brûle mes colères et rancœurs; je pardonne aux cœurs malsains.
Frank Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 5 juin, Dimanche de Pentecôte
Première lecture: Ac 2, 1-11
Psaume: 103
Deuxième lecture: Rm 8, 8-17
Evangile: Jn 14, 15-16. 23-26
Bruno Lachnitt*