Jeudi, nous fêterons l’Ascension, ce moment où le Ressuscité nous échappe, cette fête qui nous dit que sa présence au milieu de nous est de l’ordre d’une expérience intérieure comme les disciples d’Emmaüs qui avaient le cœur tout brûlant, que ce n’est pas une présence qui s’impose, mais plutôt une absence qui nous met en route. Et aujourd’hui, comme pour nous préparer, nous entendons le Christ «à l’heure où il passait de ce monde à son Père», qui invite ses disciples à accepter la séparation: «Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père». Comme s’il les préparait à ce mode de présence que le début de cet Evangile nous laisse entrevoir: le Père et le Fils établiront en nous leur demeure. Pour que cette perspective ne soit pas une pieuse illusion, il nous faut prendre la Parole au sérieux: la «garder», c’est la mettre en pratique, construire notre vie en la prenant pour fondation, pas comme quelque chose d’accessoire qu’on ajoute au moment des finitions pour faire joli. L’intimité avec Dieu commence par la rumination de cette Parole qui met en route, car l’Evangile n’est pas une culture à défendre contre les autres, mais une aventure à vivre. C’est pourquoi la Paix promise par Jésus n’est pas «à la manière du monde», ce n’est ni la paix imposée par la force des armes, ni celle qu’on arrache à l’indifférence ou au mépris quand on dit «fiche moi la paix», ni une paix qui évite les conflits mais celle qui les a dépassés, et nous savons quelle épreuve cela peut être au quotidien de naître à cette paix-là! Cela demande d’avoir d’abord traversé en soi beaucoup de turbulences pour pouvoir vivre et dépasser le conflit avec l’autre sans blesser l’amour. Car c’est bien d’aimer et d’être aimés qu’il est question dans ces versets, d’aimer comme nous y étions appelés dimanche dernier, à la manière de Dieu qui n’est pas comptable de l’amour qu’il prodigue. Comme le disait saint Augustin, «la mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure».
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Ma foi et la Paix du Christ
Croire, c’est être en Dieu, faire l’expérience de Son Amitié;
l’Esprit m’aide à rester fidèle au Christ, à vivre Ses Paroles;
Elles bâtissent mon existence, façonnent ma joie, une corolle;
l’amour reçu, donné, m’offre Sa Paix! J’en suis un argentier.
La Trinité et mon âme
Notre Père est Infinie Bonté; Il m’offre d’être une âme ravie;
Il est la source de ma foi, d’un agir d’apôtre, ma mission.
Jésus Christ m’a libéré, guéri; Il est mon Salut;
Il me sanctifie; je ressuscite à chaque conversion.
Frank Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 22 mai, sixième de Pâques
Première lecture: Ac 15, 1-2.22-29
Psaume: 66
Deuxième lecture: Ap 21, 10-14.22-23
Evangile: Jn 14, 23-29
Bruno Lachnitt*