· Cité du Vatican ·

Répondre à l’appel à la mesure de la parole engagée

 Répondre à l’appel  à la mesure  de la parole engagée  FRA-017
26 avril 2022

Les disciples sont là où tout a commencé et cette fois encore ont passé la nuit sans rien prendre. La parole d’un inconnu lancée depuis le rivage les trouve disponibles. Marcher à la suite du Christ les a rendus ouverts à l’accueil de l’inconnu. Alors la présence du Ressuscité est reconnue à un événement qui fait signe. N’est-ce pas pareil pour nous? Les disciples n’osaient pas l’interroger, «ils savaient», nous dit Jean. La présence du Ressuscité ne s’impose pas, elle relève d’une rencontre dont les apparences laissent une place à la confiance, il n’y a d’évidence que pour un cœur disponible.

La traduction française gomme les nuances du dialogue avec Pierre en écho au triple reniement. Trois mots grecs disent l’amour: éros, philos, et agapè. La question posée par Jésus à Pierre utilise agapè, et la réponse de Pierre est décalée, comme si un jeune homme ou une jeune fille demandait à l’élu de son cœur: «Est-ce que tu m’aimes plus que tout?» et qu’il lui réponde: «Oui, tu sais bien que je te trouve sympa!». La deuxième fois Jésus repose la même question, dans les mêmes termes et Pierre répond aussi comme la première fois. Il avait dit: «Je donnerai ma vie pour toi», sa langue avait été plus prompte que ses actes. Plutôt que de répéter une parole qu’il n’est pas capable de tenir, il s’engage au point où il en est. La troisième fois, c’est Jésus qui le rejoint où il en est et formule sa question à la hauteur de la réponse qu’il peut donner. Pierre est peiné qu’il lui demande de répéter ce que deux fois il vient déjà de dire, mais cette troisième réponse sera ajustée à la question. Alors, avec l’annonce que lui fait Jésus, Pierre peut recevoir d’un autre la grâce d’aimer d’une manière dont il ne se sait pas capable. Nous sommes invités à répondre à l’appel à la mesure de la parole que nous pouvons engager sans tricher. Alors nous pourrons recevoir la grâce de nous laisser conduire par un autre là où nous ne serions jamais allés de nous-mêmes et y trouver la joie!

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Etre apôtre, être un pêcheur d’âme

Dieu m’a rencontré là où j’étais; Il m’élève en amour,

veut me conduire à chérir mon prochain même sans retour.

La Parole m’attrape, m’appelle à prendre des âmes décousues,

pour les mener, grâce aux filets des Evangiles,
à Jésus.

Je prie et te sers

En apôtre, j’agis, prie sans m’assoupir et sans répit;

je combats l’injustice, défends des puissants les exclus;

je sers le frère, son humanité reçue, son Salut:

chaque jour, je vis la Loi de Dieu, refuse les lois impies.

Frank Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 1er mai, troisième de Pâques

Première lecture: Ac 5, 27-32. 40-41

Psaume: 29

Deuxième lecture: Ap 5, 11-14

Evangile: Jn 21, 1-19

Bruno Lachnitt*