L’Evangile nous raconte les deux premiers dimanches de l’Eglise. Ce n’est pas brillant: les disciples sont cadenassées, repliés sur eux-mêmes, dominés par la peur du monde alentour. Et la Vie surgit, force les portes closes. C’est une bonne nouvelle que la présence du Christ puisse nous rejoindre quand l’espérance fait défaut, quand nous n’avons que regret et tristesse dans le cœur. «Jésus vint, et il était là, au milieu d’eux».
«Il leur dit, la paix soit avec vous!». Ces mains et ce côté transpercés sont le signe de leur réconciliation avec eux-mêmes et avec Dieu parce que l’alliance scellée en Jésus par le don de sa vie signe qu’en Dieu le désir de communion l’emporte sur nos trahisons, nos reniements, notre violence. Il le leur a signifié au cours du dernier repas et chaque dimanche nous le célébrons dans l’Eucharistie. Et Jésus vient et se tient au milieu de nous.
Est-ce pour nous cette présence qui nous rejoint au cœur de nos replis, nos peurs, et nous apporte la paix?
Il invite alors les disciples à ouvrir les portes, à oser la rencontre: «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie», et il leur donne l’Esprit et la charge d’être témoin du pardon par le baptême dans cette alliance plus forte que notre péché.
Thomas a raté le rendez-vous. Jean juge utile de préciser que Didyme signifie jumeau. Un jumeau sait ce que c’est qu’être pris pour un autre, il veut vérifier que ce visiteur est bien celui qui a été crucifié. Le dimanche suivant, Thomas est là. Le texte ne dit pas s’il a porté son doigt dans les plaies, mais suggère que la rencontre l’a emporté sur l’exigence d’une preuve. Heureux sommes-nous au cœur de nos doutes, nos replis, nos peurs, quand nous laissons s’ouvrir une brèche et donnons sa chance à la rencontre. Il est Vivant celui qui ne demande qu’à manifester sa présence au milieu de nous. Heureux sommes-nous si nous choisissons la confiance et l'audace de l'espérance, si nous fondons notre vie sur l'amour: nous ne serons pas déçus.
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
L’Amour me guérit, me soutient
Je suis Vivant, heureux, je vis une joie profonde, une guérison
de mes manques, mes fragilités; je sais, je suis protégé
et aimé de Dieu; Son Esprit me libère de mes prisons,
de mes fautes; Il m’offre l’Espérance, un avenir, une âme changée.
L’Amour du Christ, mon Je et toi
Jésus m’offre une mission; je dois avec elle fusionner;
j’agis pour te rendre toi mon frère, bien plus humain et aimant;
ainsi tu peux dire Oui à Dieu et enfin pardonner;
malgré mon être fragile et faible, je deviens un homme Vivant.
Frank Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 24 avril de la Miséricorde, ii e de Pâques
Première lecture: Ac 5, 12-16
Psaume: 117
Deuxième lecture: Ap 1, 9-11.12-13.17.19
Evangile: Jn 20, 19-31
Bruno Lachnitt*