· Cité du Vatican ·

Le Christ nous ouvre un passage

 Le Christ nous ouvre un passage  FRA-015
12 avril 2022

Le premier verset de cet Evangile nous dit que «c’était encore les ténèbres». Pâques n’est pas que la fête de la Résurrection de Jésus: le triduum pascal célèbre indissociablement sa mort et sa résurrection, le Ressuscité est celui qui a été crucifié. Nous fêtons cette révélation d’un Dieu qui se dépouille de sa divinité et nous rejoint dans nos ténèbres. Prenons le temps de le goûter: nous ne sommes pas seuls dans les ténèbres! C’est une bonne nouvelle qu’en ces jours sombres il nous est bon d’entendre, car non seulement il nous rejoint, mais il ouvre un passage! S’il est une bonne nouvelle à entendre, c’est qu’il n’y a plus d’impasse, Christ est passé devant. Alors en cette fête de Pâques, la joie à laquelle nous sommes invités n’est pas une joie exubérante qui serait un déni de la mort, mais la joie grave qui nous permet de traverser la mort avec confiance!

Le seul signe qui nous est donné, sur lequel s’appuie la Foi du disciple, c’est une absence, un tombeau vide. L’expérience de la Foi est désappropriation, lâcher prise. Ce n’est pas une accumulation de certitudes rassurantes. Notre baptême est plongé dans la mort et la résurrection de Jésus. Dieu nous invite à nous engager à sa suite dans le mouvement où il se dépouille de sa divinité pour nous rejoindre dans nos ténèbres, à lâcher nos sécurités, nos assurances, nos certitudes pour naître à une vie nouvelle avec lui.

Mais si le tombeau est vide, Jésus nous laisse deux modes de présence après sa mort et sa résurrection: «quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux» et «ce que vous faites aux plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous le faites». Les deux sont articulés: nous ne pouvons prétendre être réunis en son nom si nous n’accueillons pas sa présence chez le plus petit, le plus rejeté, le plus méprisé, si nous contribuons nous-même à ce rejet et ce mépris. Et nous serons des témoins de sa Résurrection si sa vie donnée par amour est reconnue à l’œuvre en nous.

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Ma vie, mes ascensions

Pâque est une fête, je veux exister debout, être un bastion;

à l’image du Seigneur au tombeau, je vis une ascension;

grâce à Jésus en intime, j’en suis sûr dorénavant,

comme Lui, je défie la mort et suis vraiment un Vivant.

Jésus ressuscité est absence

Comme l’autre disciple, je vis en moi cette absence, cette Ascension;

grâce à ma foi, je crois, je suis aimé avec bienveillance

par Jésus; Dieu, chaque jour, m’anime, me donne Sa bénédiction;

le Christ est ressuscité; Il est en mon âme Présent.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 17 avril, Pâques de la Résurrection

Première lecture: Ac 10, 34.37-43

Psaume: 117

Deuxième lecture: Col 3, 1-4

Evangile: Jn 20, 1-9

Bruno Lachnitt*