Le Pape François a prié pour la paix en Ukraine avec les élèves de l’école milanaise «La Zolla» au cours de la rencontre qui s’est déroulée dans la basilique Saint-Pierre. Nous publions ci-dessous les paroles du Pape à cette occasion.
Chers étudiants de l’institut «La Zolla».
Je suis heureux de vous accueillir et je vous salue chaleureusement, ainsi que vos parents et vos enseignants, vos grands-parents: il y a de nombreux grands-parents ici. C’est très important pour vous, jeunes et enfants, de parler avec les grands-parents. C’est important. Votre école d’inspiration chrétienne est une réalité précieuse pour la région de Milan et offre un service éducatif apprécié en collaboration avec les familles. C’est important de construire une communauté éducative où, ensemble avec les enseignants, les parents peuvent jouer un rôle de premier plan dans la croissance culturelle de leurs enfants. Et c’est le pacte éducatif, le dialogue entre parents et enseignants. On dialogue toujours, pour le bien des jeunes et des enfants. Ce pacte éducatif, qui s’est rompu tant de fois, nous devons toujours le soigner. Le dialogue et aussi le travail ensemble, comme vous le faites, entre parents et enseignants. C’est important de construire une communauté éducative, c’est très important.
Et à vous, garçons et filles, je voudrais laisser deux mots qui viennent de mon cœur : partage et accueil. Partage et accueil, disons-le, ensemble: «partage et accueil». Juste les garçons et les filles, pas les adultes! Dites-le: partage et accueil, tout le monde! [Ils répètent: «partage et accueil!»]. Voilà, apprenez bien ça. Partage: ne vous lassez pas de mûrir ensemble avec les personnes qui vous entourent: les camarades de classe, les parents, les grands-parents, les éducateurs, les amis. C’est nécessaire de «faire équipe», on a besoin de «faire équipe», de grandir non seulement dans les connaissances, mais aussi en tissant des liens pour construire une société plus solidaire et fraternelle. Car la paix, dont nous avons tant besoin, se construit artisanalement à travers le partage. Il n’existe pas de machines pour construire la paix, non: la paix se fait toujours de manière artisanale. La paix dans la famille, la paix dans l’école... Et comment artisanalement? Avec mon travail, avec mon partage.
Le second mot: accueil. Le monde d’aujourd’hui dresse tant de barrières entre les gens. Et le résultat de ces barrières ce sont les exclusions, le rejet. C’est dangereux, si l’on se rejette. Même à l’école — écoutez bien ceci, garçons et filles — à l’école, il y a parfois un, une camarade de classe un peu étrange, un peu ridicule ou que l’on n’aime pas: ne l’écartez jamais! Pas même faire du bullying: non, s’il vous plaît, pas de bullying, rien. Egaux. Il est un peu antipathique, le pauvre, mais je l’approche avec sympathie. Toujours faire des ponts, ne rejetez personne, s’il vous plaît! Ne pas rejeter. Parce que les guerres commencent toujours par des rejets. Le résultat des barrières ce sont les exclusions, le rejet. Il existe des barrières entre les Etats, entre les groupes sociaux, mais aussi entre les personnes. Et souvent, même le téléphone que vous regardez sans cesse devient une frontière qui vous isole dans un monde que vous avez à portée de main. Comme c’est beau au contraire de regarder dans les yeux les personnes, d’en écouter l’histoire et d’en accueillir l’identité; engendrer, à travers l’amitié, des ponts avec des frères et sœurs de traditions, d’ethnies et de religions diverses. Ce n’est qu’en faisant ainsi que nous construirons, avec l’aide de Dieu, un avenir de paix et d’espérance. J’ai aimé votre devise — «stupéfaits»: elle est belle. Toujours émerveillé, voir la beauté, stupéfaits et reconnaissants. Mais faites attention, hein, parce qu’il y a un risque de devenir stupide: non, non! Stupéfaits, pas stupide. Vous comprenez?
Merci pour cette rencontre, merci pour votre témoignage. Je prie pour vous et vous, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Et maintenant je vous demande de penser, d’avoir une pensée. Regardons tous dans notre cœur et pensons à tant d’enfants, garçons et filles, qui sont en guerre, qui aujourd’hui en Ukraine sont en train de souffrir. Ils sont comme nous, comme vous: six, sept, dix, quatorze ans et vous avez un avenir devant vous, une sécurité sociale de grandir dans une société en paix. Au lieu de cela, ces petits, même tout petits, doivent échapper aux bombes. Ils souffrent, beaucoup. Avec ce froid qu’il y a là... Pensons. Que chacun de nous pense à ces enfants, ces enfants, ces garçons, ces filles. Aujourd’hui, ils souffrent, aujourd’hui, à trois mille kilomètres d’ici. Prions le Seigneur. Je vais faire la prière et vous avec le cœur, avec l’esprit, priez avec moi. «Seigneur Jésus, je te demande pour les enfants, les filles, les garçons, les jeunes filles qui vivent sous les bombes, qui voient cette guerre terrible, qui n’ont pas de nourriture, qui doivent fuir, laissant leur maison, tout: Seigneur Jésus, regarde ces enfants, ces garçons: regarde-les, pro-tège. Ils sont les victimes de l’orgueil de nous, les adultes. Seigneur Jésus, bénis ces enfants et protège-les». Ensemble prions la Vierge afin qu’elle les protège: Je vous salue Marie,...
Et ainsi, en silence comme nous le sommes, nous recevons la bénédiction du Seigneur: le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Et merci pour cette rencontre: merci, merci. Et n’oubliez pas, n’oubliez pas: stupéfaits et reconnaissants. Tous ensemble: stupéfaits et reconnaissants.