Heureux! Qui n’aspire à être heureux? Mais cherchons-nous le bonheur là où l’Evangile nous y invite?
Etre pauvre, c’est dépendre des autres; être doux, c’est dangereux; pleurer, c’est une marque de faiblesse et il peut être dangereux de se montrer faible. Mais même en prison les plus durs ont aussi besoin de pouvoir pleurer sans crainte devant quelqu’un en qui ils ont confiance, et ce peut être l’aumônier. Heureux les miséricordieux: celui qui est enfermé dans la culpabilité espère croiser un regard qui lui dise que cette promesse le rejoint.
A l’occasion d’un voyage pour la paix en Palestine, j’étais au mur des lamentations, au pied de l’esplanade des mosquées, lieu qui concentre la violence de la possession de la terre. La tradition est d’y mettre un papier dans une fente du mur. Il m’a été inspiré alors d’y laisser cette béatitude: «Heureux les doux, ils possèderont la terre». Elle prenait là tout son sens. Car c’est là où la violence semble prendre le dessus que ces paroles méritent d’être vécues et portées.
Le bonheur est associé à la promesse d’un accomplissement, pas au fait de pleurer, d’être doux, artisan de paix, affamé de justice,… Cela renvoie à un avenir où les promesses de Dieu sont accomplies.
Deux béatitudes cependant sont au présent: heureux les pauvres, heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. C’est aujourd’hui déjà, que le royaume rejoint les pauvres et ceux qui s’engagent pour la justice au risque d’y perdre des plumes.
Les béatitudes dessinent le portrait de Jésus: lui, le cœur pur, s’est dépouillé pour être pauvre au milieu de nous jusqu’à mourir persécuté pour la justice. Ce visage de l’humanité qu’Il nous révèle est véridique. J’entends souvent: si tu es faible, tu te fais manger! Jésus est Celui qui a accepté de se faire manger, qui s’est fait nourriture pour nous. A nous de saisir la main qu’il nous tend pour révéler le meilleur de nous-même sur ce chemin du bonheur qu’Il nous propose.
*Aumônier des prisons de France et d’Outre-Mer
Le Christ, mes valeurs et le monde
Je suis béni des Cieux, si j’agis, chaque jour, en Vérité,
et fuis les chimères, les pièges de notre temps, mortels pour l’âme.
Jésus m’offre ses valeurs, elles m’ouvrent à aimer; je le clame
et veux une Cité bien plus humaine, vivant en charité.
Etre apôtre, être charité
En fils de l’Eglise, humble disciple du Christ, j’aime le malheureux;
j’offre en partage sourire, temps et argent, d’un agir fougueux;
être charité m’ouvre au bonheur, à une grande faim d’absolu;
je vis en accord avec son annonce, en Dieu, le Salut.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 13 février, vi e du Temps ordinaire
Première lecture: Jr 17, 5-8
Psaume: 1
Deuxième lecture: 1 Co 15, 12.16-20
Evangile: Lc 6, 17.20-26
Bruno Lachnitt*